Délaissant la politique aux politiciens, en cette période de campagne électorale pour les législatives du 26 octobre, les agriculteurs tunisiens ont plutôt les yeux tournés vers les grands rendez vous agricoles de l'automne : la cueillette des dattes, la saison du labour et des semences, et la campagne oléicole. Alors que la cueillette des dattes bat, en ce moment, son plein, dans les palmeraies du Jérid, dans le gouvernorat de Tozeur, et celles du Nefzaoua, dans le u gouvernorat de Kébili, la saison des semences démarrera aux mois de novembre et décembre, en attendant que soient terminés les travaux de préparation et du labourage des terres, entamés, après les pluies bénéfiques qui avaient arrosé, dernièrement, le pays. Selon les rapports des services agricoles, les superficies programmées pour être semées de blé et d'orge, durant la saison 2014/2015, couvrent un million 454 mille hectares, soit 10% de plus que la saison écoulée. Ces superficies se répartissent entre 859 mille hectares, dans le Nord, et 595 mille hectares dans le Centre et le Sud. 654 mille hectares sont consacrés au blé dur, et 133 mille hectares au blé tendre, contre 654 mille hectares pour l'orge. Les céréales restent pour la Tunisie un produit stratégique, d'autant que la production du blé dur ne couvre que 20 à 25% des besoins du pays. La production nationale en céréales de tout type ne couvre encore que 70% des besoins, lorsqu'elle est bonne, et avoisine les 23 millions quintaux ou 2,3 millions de tonnes. Problèmes de tout ordre En 2014, la production céréalière est estimée à 23 millions quintaux, ou 2,3 millions de tonnes, enregistrant une hausse de près de 50% par rapport à celle de 2013, mais elle est inférieure à celle de 2012, qui a dépassé 24 millions de quintaux, ou 2,4 millions de tonnes. Les responsables avaient, un moment, pensé à recourir au procédé de location des terres réservées à la céréaliculture, aux investisseurs étrangers, car des entreprises étrangères s'étaient déclarées intéressés par l'affaire. Il y a aussi le problème de l'assurance agricole qui demeure entier, en Tunisie. Seulement 10% des superficies consacrées à la céréaliculture en Tunisie sont assurées, alors que l'assurance agricole est une condition pour l'octroi des prêts agricoles. L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) se plaint, à cet égard, du caractère commercial qui marque l'assurance agricole, et demande qu'elle prenne en considération la situation particulière des agriculteurs et de l'agriculture. Or, d'après le ministère de l'agriculture, les calamités naturelles occasionnent, annuellement, d'importants dégâts au secteur agricole. Pour les premiers mois de 2014, ces dégâts ont atteint 50 millions dinars. 7% seulement des agriculteurs contractent des polices d'assurance agricole. Mais, les agriculteurs réclament une extension du domaine de l'assurance agricole pour couvrir les calamités naturelles comme la grêle, les tempêtes et les incendies. Une bonne récolte céréalière nécessite également un bon approvisionnement des agriculteurs en semences sélectionnées, et en engrais chimiques principalement. Les besoins sont estimés à 20 mille tonnes de phosphate, 75 mille tonnes de diammonium phosphate (dap) et 190 mille tonnes de nitrate d'ammonium (ammonitrate). Les besoins en semences sélectionnées sont estimés à 340 mille quintaux dont 249 mille quintaux de blé dur.