La récolte des olives de la campagne 2014-2015 dans le gouvernorat de Kairouan devra atteindre selon les estimations de l'arrondissement de la production végétale relevant du CRDA de Kairouan 153.000 tonnes d'olives soit 31.000 tonnes d'huile. Un chiffre supérieur à la moyenne annuelle de la production d'olives dans la région qui varie entre 80.000 et 90.000 tonnes... Quant à la production d'olives de table dont la récolte a déjà commencé, elle sera de 1OOO tonnes. La récolte est saine Contrairement à celle de la campagne de la saison écoulée ; la récolte oléicole de cette année est saine et ce malgré l'apparition de quelques rares foyers de la mouche de l'olivier qui furent traités à temps: a signalé l'ingénieur Badreddine Grimit, chef de service à l'arrondissement de la production végétale du CRDA de Kairouan. Notons qu'avec plus de 7 millions d'oliviers couvrant une superficie de 150.000 Hectares environ et dont plus de 80 % sont en production ; le gouvernorat de Kairouan occupe la deuxième place dans la culture de l'olivier à l'échelle nationale après le gouvernorat de Sfax. Une huile bonne pour la santé Les régions nord ouest du gouvernorat ( Sbikha, Oueslatia, Haffouz et El Ala) se flattent de produire la meilleure huile du pays. Une huile d'excellentequalité offerte par des oliviers centenaires que beaucoup de nutritionnistes proposent la vente dans les pharmacies et non dans les grandes surfaces et les petites épiceries. Cette huile qui est préconisée pour traiter certaines maladies pulmonaires est également utilisée en cosmétique. C'est dans les huileries traditionnelles qu'on prépare la bonne huile. Des dizaines d'huileries traditionnelles réparties à travers la région délaissées et abandonnées par leurs propriétaires méritent d'être restaurées et revalorisées . Encore faut-il encourager les jeunes issus des familles à qui revient la propriété de ces huileries pour faire renaître ces usines de leur cendre et nous offrir une huile d'excellente qualité. Faut-il ajouter que la production traditionnelle de l'huile d'olive fait le bonheur de quelques producteurs dans différentes régions de notre pays qui exportent leur production jusqu'aux Etats-Unis d'Amérique et le Japon .Ils ont en effet acquis un savoir faire qui les aide à se faire connaître un peu partout dans le monde. Ceci alors que les petits cultivateurs des délégations d'Oueslatia et d'El Ala par exemple et qui possèdent des oliveraies qui datent de plusieurs siècles n'arrivent même pas à assurer la cueillette de leurs olives faute de cueilleurs ! Pourtant le taux de chômage ne cesse d'enregistrer de nombreux records !! Mouldi, cultivateur et propriétaire de plusieurs centaines d'oliviers, « datant du temps des Romains », affirme-t-il, à Ain Jelloula et à Magra de ladélégation d'Oueslatia est obligé de vendre sa production à prix modique à un acheteur venu de la côte qui dispose des moyens pour assurer le transport des cueilleurs d'ailleurs. Pourtant ces deux « terroirs» souffrent du non emploi de leurs enfants ;alors que les deux ou les trois cafés de Ain Jelloula ne désemplissent pas de leurs clientèles fidèles à souhait et composées à cent pour cent de jeunes désœuvrés. Attachés à leurs terroirs et qui voient leurs efforts partir en fumée face au désintérêt du pouvoir public à leur égard. Mouldi, Abderrazak et tant d'autres cultivateurs de la région proposent l'arrêt des chantiers régionaux et l'orientation des ouvriers vers les oliveraies de la région où ils seront pris en charge par les agriculteurs durant toute la période de la cueillette des olives. Et comme on entre ici dans l'espace qui se rétrécit de plus en plus de ces amoureux de la terre ; parlons du « gourgueb »qui faisait le bonheur des femmes au moment de la cueillette des olives et qui s'est transformé en quelques années, en simple objet de curiosité. Il s'agit d'un outil traditionnel encore utilisé dans certaines régions du gouvernorat pour triturer les olives, et composé de deux pierres gravées ; l'une pour contenir les olives à triturer ; l'autre sert à broyer le produit .Et c'est en versant la pâte dans une cuvette remplie d'eau que l'huile apparaît. Quant à la conservation de l'huile d'olives, il est déconseillé d'utiliser des bidons en plastique. « L'utilisation des jarres comme aux temps de nos ancêtres est la meilleure façon de conserver l'huile » disait une vieille femme rencontrée par hasard dans son oliveraie.