Les oléiculteurs se trouvent obligés de vendre leur production sur pied, faute de main-d'œuvre. L'importance de l'olivier dans le Kairouanais est d'ordre économique, affectif et culturel avec l'organisation annuelle de festivals en l'honneur de cet arbre vénéré par les fellahs. C'est aussi un bon fixateur du sol et on apprécie ses feuilles aux bienfaits nutritifs indéniables, notamment auprès des insuffisants hépatiques, des hypertendus et des cardio-rénaux. Les délégations les plus productives sont El Ala, Haffouz, Oueslatia, Bouhajla, Chebika et Nassrallah, dont on apprécie la qualité irréprochable de l'huile d'olive avec un taux d'acidité très bas, ne dépassant pas 0,3 degré. Notons que le gouvernorat de Kairouan compte 7 millions d'oliviers dont 80% sont en pleine production. Et la région occupe la 2e place à l'échelle nationale dans la culture des oliviers après Sfax. D'après les estimations du Crda, la production prévue pour la campagne actuelle est de 153.000 tonnes d'olives (contre 52.000t l'année dernière), soit 31.000 t d'huile. Et le démarrage de la cueillette est prévue le 10 novembre. Quant à la production d'olives de table dont la récolte a déjà commencé, elle est de l'ordre de 1.000 t. M.Badreddine Grimit, chef de service au Crda, nous précise que la récolte de cette année est saine, hormis l'apparition de quelques rares foyers de la mouche de l'olivier qui ont été traités à temps. Des mesures à même de garantir les meilleures conditions de cueillette ont été prises par les responsables régionaux afin d'assurer une production d'huile d'excellente qualité et de protéger l'environnement contre la pollution engendrée par la transformation des olives, surtout que les bassins de collecte des margines ne sont pas aménagés. En outre, les producteurs ont été sensibilisés à l‘application de méthodes techniques appropriées pour l'entretien des oliveraies après chaque campagne de cueillette. Par ailleurs, on a décidé de faciliter le déplacement des ouvriers qualifiés et de contrôler convenablement tous les souks d'olives, tout en luttant contre la présence nuisible des étourneaux. Des problèmes malgré tout L'oléiculteur kairouanais est confronté à plusieurs problèmes, dont le manque de main-d'œuvre qualifiée pour la cueillette, ce qui oblige les fellahs à procéder à la vente de la production sur pied, la cherté et la difficulté d'acquérir des plants de bonne qualité et l'absence de bassines de margine dans certaines délégations.