Le gouvernorat de Kairouan avec ses cinq millions d'oliviers est l'une des principales régions productrices de l'huile d'olive du pays. Cette année, la récolte oléicole estimée à plus de 90.000 Tonnes d'olives est confrontée à plusieurs problèmes notamment au niveau de l'exportation. L'autre problème persistant qui aggrave la situation, est celui de l'absence de cueilleurs des olives. Salaire journalier de dix dinars A. Habboul, ingénieur agricole et propriétaire d'une oliveraie d'une dizaine d'hectares dans la localité de Jlaissia de la délégation de Chebika, disait à ce propos « Je n'ai pas encore trouvé d'explication convaincante à cette réticence remarquée chez les ouvriers alors que le salaire journalier proposé à ces derniers(10 Dinars) dépasse celui qu'ils obtiennent en travaillant dans les chantiers régionaux » ajoutant à propos des difficultés d'exportation de l'huile d'olive vers l'Europe que celles-ci sont essentiellement dues à l'insuffisance des campagnes de promotion notamment dans les pays d'Asie et à la non identification de bienfaits de notre huile sur la santé » Inviter le Tunisien à consommer notre huile M.Achouri, agriculteur à Dhraa Tammar de la délégation de Kairouan nord ajoutait : « La famille tunisienne consomme mensuellement plus de cinq litres d'huile de maïs à cinq Dinars cinq cents millimes le litre tournant le dos à l'huile d'olive actuellement vendue à quatre Dinars le litre. Une action en direction du grand public l'invitant à consommer l'huile d'olive est à mon avis nécessaire dans l'attente de l'ouverture de nouveaux marchés » signalait-t-il. Quant à N.Cherif, propriétaire d'une huilerie dans la délégation d'Oueslatia, il espère voir les clients traditionnels européens revenir pour acheter notre huile qui est l'une des meilleures au monde. «Les agriculteurs habitués à vendre une partie de leur récolte(fruits) et triturer l'autre partie furent obligés cette année de consacrer toute leur production à la trituration faute de pouvoir l'écouler sur le marché local .Encore faut-il prendre ce problème au sérieux et venir en aide aux agriculteurs touchés en ouvrant les citernes revenant à l'Office de l'huile pour stocker la production dans l'attente de jours meilleurs »proposait-il. Elèves et étudiants au secours des agriculteurs Face à cette situation les agriculteurs ont profité provisoirement des vacances d'hiver pour recruter des éléves et des étudiants comme ce fut le cas de Slah .S étudiant à la faculté des lettres et des sciences humaines de Raccada qui participe depuis le début des vacances d'hiver en compagnie de ses amis à la cueillette des olives dans la région de Jlaissia de la délégation de Chebika. « L'emploi dans les champs remplissait mes jours de vacances ; en période estivale en cueillant les cucurbitacées et les piments comme en hiver qui coincide avec la récolte oléicole et ce pour gagner un peu d'argent afin d'aider mes pauvres parents et assurer les frais de mes études universitaires» disait-il. Je travaille mais je n'ai pas un sou de côté Son ami Youssef.H étudiant dans la même faculté ajoutait. « Mes parents n'ont pas besoin d'aide mais je travaille pour gagner de l'argent à la sueur de mon front afin de répondre à mes propres besoins. J'ai acheté un blouson et un jean avec l'argent que j'ai gagné et je n'ai pas un sou de côté » avoue-t- il. Je ne sais pas me reposer Quant à Nourreddine A, âgé de seize ans qui poursuit ses études au lycée de Chebika, il disait : « Je ne sais pas me reposer. C'est pour gagner un peu d'argent que je suis là et je continuerai à le faire tous les dimanches et pendant les jours fériés jusqu'à la fin de la récolte et ce pour aider ma sœur qui prépare son bac » a-t-il signalé. Des pays industrialisés comme l'Italie et l'Espagne ont trouvé la solution en utilisant des moyens mécaniques pour cueillir la récolte .Pourquoi pas la Tunisie ? En subventionnant le prix d'achat de ce matériel existant actuellement sur le marché l'Etat aidera certainement les agriculteurs à cueillir leurs récoltes dans les meilleures conditions. N.K abouanas sihem