Une croissance économique de 3% en 2015 La rationalisation des dépenses de subventions génèreront 356 millions de dinars 6,6% d'augmentations salariales prévues pour 2015 Les dépenses allouées aux investissements atteindront 5,8 milliards de dinars La pression fiscale prévue est de l'ordre de 22,2% Le budget de l'Etat s'élèvera à 29,163 milliards de dinars. Le projet de loi des finances 2015 sera annoncé au public vendredi 24 octobre, une fois il sera soumis au Premier ministre pour approbation finale. Cela n'empêche que Mehdi Jomâa suit de très près l'élaboration de ce document se faisant déjà une idée sur les grandes lignes de ce projet loi qui ne saurait être qu'une continuité des grandes orientations que l'Etat a fixées au niveau de la loi de finances complémentaires 2014. Selon les premières informations, le budget de l'Etat sera revu à la hausse de 3,7% (soit 1053 millions de dinars) par rapport à l'année dernière, pour atteindre 29,163 milliards de dinars. Selon le document relatif à la loi des finances 2015, les ressources fiscales de l'Etat atteindront 19,85 milliards de dinars contre 17,773 milliards de dinars l'année en cours, soit une augmentation de 5,8%. Pour les ressources non fiscales le gouvernement table sur une enveloppe de 1,775 milliard de dinars. Les ressources propres de l'Etat atteindront environ 22,595 millions de dinars. Néanmoins, le gouvernement prévoit un déficit budgétaire de l'ordre de 5,1% contre 6% l'année en cours. C'est ainsi, que le document de la loi des finances prévoit des économies de 356 millions de dinars, dans les dépenses de subventions. Ce montant provient des majorations des prix des hydrocarbures (150 millions de dinars) et des régulations des prix d'électricité qui devraient générer 206 millions de dinars. Des hypothèses ! Pour l'année prochaine, le gouvernement table sur une croissance de 3%. On apprend que le gouvernement s'est basé sur les réalisations de quelques secteurs clefs de l'économie tunisienne, pour fixer ces objectifs. C'est ainsi qu'il s'est basé sur l'augmentation de 8% de la valeur ajoutée dans le secteur agricole ainsi qu'une croissance de 3,9% enregistrée dans les industries manufacturières, outre la croissance respective observée dans les services marchands et le secteur d'énergie de 2,3% et de 2,7%. Toujours selon le document de la loi des finances 2015, le gouvernement s'est basé, dans l'élaboration de ce projet, sur un taux de change de 1,8 par rapport au dollar contre 1,67 en 2014. Une hypothèse qui engendre automatiquement des augmentations dans les dépenses de l'Etat puisque toute variation de 10 millimmes dans le taux de change du dinar par rapport au billet vert engendre des dépenses de 30 millions de dinars. S'agissant des prix du baril du pétrole, les calculs du gouvernement se sont basés sur un prix de 97 dollars contre 110 dollars au cours de cette année. A cet égard il convient de rappeler que toute variation d'un dollar dans le prix du baril répercute des dépenses et ou des économies de 49 millions de dinars. Un gap de 5 milliards de dinars Le bouclage du financement du budget nécessite des ressources extérieures sous forme d'emprunt, en provenance en grande partie de l'extérieur pour trouver environ 5 milliards de dinars. Enveloppe qui manque actuellement au budget de l'Etat. C'est ainsi, que le gouvernement devrait contracter de nouveaux emprunts, bien qu'il rencontre des difficultés à convaincre le Fonds Monétaire International (FMI) pour le déblocage de la 5ème tranche du crédit stand-by que la Tunisie ait sollicité auprès de cette instance internationale. N'ayant pas d'alternatives, le pays se trouvera confronté à la hausse de son taux d'endettement extérieur d'autant plus que le remboursement de ses dettes passera du simple au double d'ici 2017. Ainsi la Tunisie devrait rembourser 8 milliards de dinars en 2017 contre 4 milliards de dinars actuellement. En 2015, selon les prévisions du ministère de l'économie et de finances, le taux d'endettement extérieur de la Tunisie sera appelé à augmenter et dépasser les 50%. Pour le moment, les dettes de la Tunisie auprès de ces créanciers s'élèvent à environ 41 milliards de dinars. Elles devront atteindre 46 milliards de dinars, compte tenu des prévisions du gouvernement. On appréhendait déjà la situation. La Tunisie devrait rembourser ce qu'elle avait contracté. Ce qui est sûre. Le débat sur une éventuelle suspension des remboursements des dettes occupera du nouveau les devants de la scène économique.