Un plan de réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été présenté, hier, par le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des technologies de la communication, Taoufik Jlassi, qui a annoncé, par la même occasion, que ce plan va être approuvé par le gouvernement, décembre prochain (2014), pour être appliqué à compter de 2015. Il a indiqué, lors d'un point de presse tenu, au siège du ministère, à Tunis, que ce plan initié depuis 2011, par les précédentes équipes, est le fruit d'une consultation élargie ayant mis à contribution toutes les parties prenantes au secteur, sur la base d'une approche participative et consensuelle. Les mesures retenues portent sur les divers aspects du système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Sur le plan de la gouvernance, le plan prévoit, notamment, la transformation progressive des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique en établissements publics à caractère scientifique et technique (EPST), au lieu d'établissements publics à caractère administratif (EPA) qui est leur statut actuel, et ce à partir de janvier 2015, parallèlement au renforcement de l'autonomie des Universités et la création d'un Conseil des présidents d'Universités régi par la loi relative aux associations. Carte universitaire et employabilité Le plan stipule, en outre, la révision de la carte universitaire, à travers des opérations de reconversion, de délocalisation et de regroupement, car il a été constaté que de différents établissements délivrent les mêmes diplômes dans la même Université, comme la Faculté des lettres et des sciences humaines du boulevard 9 avril 1938, à Tunis et l'Institut voisin des sciences humaines Ibn Charaf, les deux établissements étant séparés presque par un mur. Il est prévu, aussi, dans ce même contexte, d'encourager la mobilité des enseignants chercheurs et du personnel administratif vers les régions de l'intérieur, à l'aide de contrats d'enseignant visiteur, outre l'adoption d'une plus grande souplesse concernant la création des structures de recherche dans les régions. Dans le but de promouvoir la recherche scientifique, le plan prévoit la création d'une Instance nationale de gouvernance de la recherche et l'institutionnalisation de la mobilité dans ce domaine, tout en favorisant le partenariat entre les Universités et le monde économique. Des mesures sont prévues pour la réforme des régimes d'études comme le système LMD, notamment à travers la révision des filières en nombre et en qualité et le renforcement des contenus d'enseignement propres à inculquer les valeurs fondamentales : langues y compris l'arabe, TIC, culture entrepreneuriale, communication, éthique, citoyenneté. Il est préconisé, également, un allègement du temps consacré aux examens au profit des horaires consacrés aux cours. L'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur bénéficie d'une place importante au sein de ce plan de réforme, à la mesure de l'aggravation du chômage des diplômés. Le ministre a rappelé que plus de 240 mille diplômés de l'enseignement supérieur sont sans emploi, en ce moment. Il s'agit principalement d'encourager le travail indépendant à travers l'ancrage de la culture entrepreneuriale, et le partenariat entre les Universités et les entreprises dans la formation des ressources humaines, outre l'institutionnalisation de la mobilité avec le monde socio-économique, la création de centres de carrières dans les établissements d'enseignement pour l'accompagnement et le placement des diplômés, et enfin le développement de la certification des compétences.