Un colloque organisé par le Bureau de la Ligue arabe en Tunisie, en collaboration avec l'Organisation internationale pour la migration, sur la migration clandestine des Maghrébins et ses fâcheuses conséquences sur les centaines de jeunes tunisiens qui bravent toutes les difficultés et affrontent tous les obstacles. Ils usent de moult moyens détournés, pour rejoindre les côtes européennes , dans des embarcations de fortune, avec tous les risques que cela peut avoir dont celui de périr en mer. Le nombre est élevé avec ceux qui tentent le coup à chaque fois et c'est le même scénario qui se répète avec des pertes humaines considérables. Ceux qui sont repêchés par la police des frontières maritimes sont loin d'être traités avec égard. Ils s'exposent souvent, à toutes sortes d'exactions et d'humiliations et sont traités comme des animaux ou des bêtes de somme. Pour cause, il y a parmi les rescapés ceux qui sont utilisés pour des travaux humiliants, et qui sont corvéables à merci en contre partie d'une bouchée de pain. Ceux qui ne trouvent rien finissent par mourir de faim, outre ceux qui sont incarcérés et traités en violation de toutes les conventions internationales et les droits de l'Homme. Les intervenants au dit colloque ont été unanimes à souligner que les conventions internationales contre la maltraitance sont souvent bafouées par la plupart des pays membres, eu égard aux multiples exactions que rencontrent les émigrés clandestins, qui sont de surcroît exploités tous azimuts même sexuellement, notamment par rapport aux jeunes qui rêvent de « brûler » vers « les pays des merveilles » et qui se trouvent la plupart du temps déçus ou choqués. Les intervenants ont appelé de ce fait à un dialogue avec tous les pays des deux rives de la Méditerranée en vue de préconiser des solutions radicales afin d'endiguer le flot de la migration clandestine et mettre en œuvre des mesures de nature à la rationaliser, en vue d'un meilleur respect des droits de l'Homme et des conventions internationales. Il n'y pas à vrai dire de statistiques fiables pouvant donner une idée claire sur le nombre des migrants clandestins permettant de connaître avec précision le nombre de ceux qui sont portés disparus ou qui périssent en mer ; mais ce qui est certain, c'est qu'il est très élevé. Abderrzak Bel haj Zaki, sociologue, expert dans les affaires de la migration et directeur exécutif de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, a souligné que le fait de pénaliser la migration en expulsant les migrants clandestins, est contraire aux droits de l'Homme, dont celui de la liberté de circulation. Il a appelé les pays européens au respect de la convention européenne des droits de l'Homme. Quant à Hassen Kassar, professeur de démographie, il a mis en exergue les nouvelles données démographiques, faisant que les besoins de main d'œuvre en Europe ont accentué le flux migratoire, et par là même la migration clandestine. Le même phénomène est en train de se produire pour les pays du Maghreb qui reçoivent de plus en plus de migrants venant des pays d'Afrique. Il va falloir accorder les violons entre les pays du Maghreb en vue de respecter les droits de tous les migrants. Les embarcations de la mort Caroline Probe représentante de l'organisation internationale de la migration, a mis l'accent sur la nécessité d'une meilleure solidarité entre les pays concernés en vue de venir en aide aux migrants clandestins dans le but de les protéger de la mort et de leur procurer un meilleur accueil dans les différents pays, conformément aux conditions établies par les conventions internationales et les principes fondamentaux des droits de l'Homme est requis , afin de lever les obstacles posés par les pays d'Europe. Ridha Chkoundali a fait remarquer , qu'il importe de réglementer la migration des habitants des pays en voie de développement vers les pays développés, étant donné que les besoins en main d'œuvre dans ces pays ne cessent d'augmenter. Salem Mizouni a également déclaré que les pays européens sont en grande partie responsables des catastrophes auxquelles ne cessent de s'exposer les migrants, en s'obstinant de ne pas trouver des solutions en vue de réglementer la migration, conformément aux conventions internationales et aux principes des droits de l'Homme. Une défaillance grave Abdellatif Abid, président du bureau de la Ligue arabe à Tunis estime que la migration clandestine est liée au problème de sécurité dont le terrorisme et la contre-bande qui influent sur la situation économique du pays, en précisant que la répression n'est pas la solution idéale à ces problèmes. De son côté Kacem Al Îffa a condamné la politique de répression pratiquée à l'égard des migrants clandestins, par les pays de l'Union européenne, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme. Ammar Younbaï , ministre des Affaires sociales a, quant à lui, mis en exergue la nécessité de faire appel à la solidarité des pays du Maghreb en vue de l' unification de leur politique migratoire dans l'intérêt commun de tous les Maghrébins. Il est urgent devant tous ces problèmes de trouver des solutions en vue de protéger les migrants clandestins de toutes les exactions dont ils font l'objet, et de trouver les solutions adéquats dans l'intérêt général, par une concertation entre toutes les parties concernées et dans le respect des principes intangibles des droits de l'Homme.