Le ministère de la santé publique a présenté, mardi 11 novembre 2014, aux professionnels et à la presse, un programme tendant à l'amélioration de la bonne gouvernance dans le secteur pharmaceutique et des médicaments qu'il compte mettre en œuvre, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé. Une étude nationale d'évaluation de la transparence dans le secteur signalé a été réalisée, à cet effet, par des experts indépendants, dont les conclusions ont été exposées, par cette même occasion, à une commission groupant les délégués des organisations professionnelles actives dans le secteur et les représentants de la société civile. Par la voix du conseiller du ministre de la santé publique chargé du secteur des médicaments, Amor Toumi, le ministère de la santé publique a dit attacher une grande importance à ce programme , exprimant son souci de collecter les avis des professionnels et de la société civile en vue d'y apporter les améliorations nécessaires avant son adoption officielle et sa mise en application sous forme de plan d'action pour l'amélioration de la bonne gouvernance dans le secteur pharmaceutique et des médicaments. Lutte contre la corruption En partant de la constatation que la corruption est l'un des principaux obstacles au développement, l'OMS a participé au lancement de ce programme de la bonne gouvernance dans le secteur pharmaceutique pour essayer de lutter contre la corruption dans les systèmes d'approvisionnement des médicaments en développant la transparence et la responsabilisation et en encourageant les bonnes pratiques. Le programme de bonne gouvernance dans le secteur pharmaceutique comporte une phase d'évaluation, une phase consacrée à la mise au point d'un cadre national de bonne gouvernance et enfin une phase de mise en œuvre. Selon l'OMS, les 6500 milliards dollars dépensés, annuellement, dans le monde pour les services de santé constituent un pôle d'attraction puissant pour la corruption. Le marché pharmaceutique mondial représente plus de 850 milliards dollars. Or, selon l'Organisation mondiale de la transparence (Transparency International), la corruption et la fraude se traduisent par des pertes pouvant aller jusqu'à représenter deux tiers des approvisionnements des hôpitaux dans certains pays, ce qui diminue énormément l'accès des citoyens aux médicaments notamment les médicaments essentiels. En Tunisie, Mr Amor Toumi a parlé, notamment, de conflits d'intérêts et de grands problèmes incluant l'aspect éthique en matière de publicité sur les médicaments. Toutefois, la justice tunisienne avait eu à examiner des affaires de trafic de médicaments impliquant des professionnels. De façon générale, l'étude signalée a abouti à la conclusion que « l'enregistrement des médicaments, l'octroi des licences d'exploitation, l'approvisionnement et la distribution sont marginalement vulnérables à la corruption. L'inspection, les essais cliniques, et la sélection de la liste des médicaments essentiels sont modérément vulnérables à la corruption, alors que la promotion (publicité entre autres ) est très vulnérable à la corruption, et ce dans les secteurs public et privé.