Alors que le secrétaire général de la centrale syndicale Houssine Abassi tient à poursuivre les négociations sociales avec le gouvernement actuel, estimant que la question de l'augmentation des salaires dans le secteur public ne saurait souffrir de retard, déclarant que les sacrifices dans l'intérêt du pays ne doivent pas être au détriment des travailleurs, la situation dans le secteur social n'est pas au beau fixe en pareille conjoncture économique et sociale qui sont des plus inquiétantes. Notre consœur « Assabah News » s'est dans un article du 12 novembre courant, sur la cause du nombre important de grèves enregistrées dans le secteur public, à savoir 31 grèves au cours des dix premiers de l'année en cours, et ce contre 21 grèves au cours de même période de l'année 2013, et 18 par rapport à l'année 2012. Le nombre de grèves ne fait donc qu'augmenter ce qui implique qu'il y a donc selon certains observateurs , une accumulations de problèmes sociaux non encore résolus, notamment dans les secteurs de l'enseignement public, celui des finances, ainsi que le secteur foncier et les secteur municipaux. La hausse des prix, nuisant de plus en plus au portefeuille de la ménagère, la baisse du pouvoir d'achat et un taux de chômage ne faisant qu'augmenter, ne font qu'ajouter aux inquiétudes du citoyen. Le pays est en phase de construction des institutions de la deuxième République, conformément à la nouvelle Constitution, dans le but de consolider les valeurs de la République et préserver les droits et les libertés. Le droit de grève était timidement reconnu, à l'aube de la première République, et c'est grâce au mouvement syndical que la loi sur la grève a été de plus en plus reconnue, d'abord dans le secteur privé puis dans le secteur public par la loi 84-29 du 21 février 1994, portant modification de l'article 378 du code du travail sur la grève. La grève est donc devenue une arme efficace aux mains des travailleurs afin de revendiquer leurs droits et à chaque fois que l'employeur affichait sa réticence à répondre positivement à des revendications dans ce sens. Après la révolution la grève a été exercée souvent de manière illégale et sans répondre aux conditions définies par les articles 376 et suivants du code du travail. Généralement ces grèves illégales qu'on qualifie de sauvages aboutissent à des troubles de tout genre constituant un obstacle à la résolution du problème principal pour lequel la grève a été décrétée. En tout état de cause, la situation sociale a été marquée par des troubles depuis l'avènement du premier gouvernement de la Révolution. La plupart des revendications que ce soi dans le secteur public ou privé n'ont pas été résolus convenablement, voir par du tout résolus. Ce qui fait que le recours à la grève est un moyen de coercition qui reste pour le moment sans grande efficacité, car eu égard à la conjoncture politique, dès lors le gouvernement actuel, qui a contribué à stabiliser le métabolisme social du pays, est réticent à prendre des engagements, n'étant qu'un gouvernement provisoire. Cela se justifier surtout pour les engagements dont l'effet sont à long terme, et qui risquent de ce fait d'être annulés par le prochain gouvernement. C'est la raison pour laquelle le chef de la centrale syndicale tient à conclure les négociations sur les augmentations des salaires dans le secteur public avant la fin du mois en cours. Les négociations sociales dans le secteur public a été à, l'ordre du jour de la commission 7+7 qui s'est réunie hier à Hammamet, comme l'avait indiqué le ministre des Affaires sociales Ammar Younbai. Toujours est-il que des ordres de grève sont annoncés pour les, jours à venir à savoir : En vue, la grève des employés de la Transtu prévue pour deux jours à compter d'aujourd'hui 13 novembre, en protestation contre la non-application de plusieurs accords conclus avec la hiérarchie et portant sur les heures supplémentaires. Dans le secteur public une grève des agents et cadres du premier ministère, prévue pour deux jours également soit, aujourd'hui et demain. Cette grève est motivée selon le syndicat contre l'absence de dialogue avec le gouvernement, pour demander des revendications légales selon le secrétaire général, du syndicat des agents et cadre du premier ministère dont le droit à un local pour le syndicat, ainsi que la régularisation de leur situation professionnelle. Par ailleurs les agents de la santé publique au gouvernorat de Mahdia entreront en grève régionale du 25 au 28 novembre, pour les revendications de certains avantages sociaux dont ils n'ont pas bénéficié selon le secrétaire général du syndicat de base. Autant de grèves pour tant de revendications et qui auront pour effet certain l'exaspération des citoyens parmi ceux qui auront besoins ou qui auront besoin de se déplacer pour aller travailler ou vaquer à leurs occupations. Mais cela fait partie des risques que la grève peut entraîner, quoique dans des contours légaux.