L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et l'actuel gouvernement pourraient fort probablement lancer dans les semaines à venir un nouveau round de négociations sociales dans le secteur public qui aboutirait à des augmentations salariales au profit des salariés des établissements publics, selon des sources syndicales. En ce qui concerne la fonction publique, le gouvernement propose une augmentation d'un montant unifié de 30 dinars vu que la majeure partie des fonctionnaires a deçà perçu durant l'année en cours des primes spécifiques conséquentes conformément à des accords conclus avec les précédents gouvernements. Une source proche de la présidence du gouvernement n'a pas nié la possibilité de la signature d'un accord entre le gouvernement et l'UGTT sur les augmentations salariales dans le secteur public à condition que chacune des deux parties fasse des concessions et prenne en considération la situation des finances publiques du pays, rappelant que des augmentations salariales de 6% généralisées à tous les salariés des entreprises publiques et des fonctionnaires coûteront à l'Etat quelque 500 millions de dinars. «Le dialogue à ce sujet n'a jamais été rompu. Une nouvelle rencontre au sommet entre le Chef du gouvernement Mehdi Jomâa et le secrétaire général de l'UGTT Houcine Abbassi est d'ailleurs prévue», précise notre source. Le secrétaire général de l'UGTT a déclaré, encore une fois, mardi dernier que les négociations sociales doivent être parachevées avec le gouvernement dirigé par Mehdi Jomaâ afin de permettre au prochain gouvernement d'entamer ses activités dans un climat social apaisé, indiquant que l'actuel cabinet est habilité à exercer ses pleins pouvoirs et à prendre n'importe quelle décision jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement comme convenu lors de la réunion de clôture du dialogue national. Rappelons que l'annonce faite il y a quelque temps par le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, selon laquelle les négociations sociales dans le secteur public et la fonction publique se dérouleront en 2015 après le départ de l'actuel gouvernement de technocrates et l'entrée en fonction d'un nouveau cabinet issu des élections législatives du 26 octobre a suscité le courroux de la puissante centrale syndicale. Cette position a poussé le porte-parole officiel de l'UGTT, Sami Tahri à hausser le ton, déclarant que la centrale syndicale défendra le droits des fonctionnaires et des salariés des établissements publics à des augmentations salariales par tous les moyens légaux, y compris les grèves. L'UGTT s'est jusqu'ici attachée à des augmentations salariales de 6% au moins au profit des quelque 800.000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics afin de compenser la baisse du pouvoir d'achat de cette catégorie de travailleurs. L'organisation ouvrière se base sur les données officielles de l'Institut national de la statistique (INS) faisant état d'un taux d'inflation qui tourne autour de 6% depuis le début de l'année en cours, tout en mettant en avant le fait que 2013 ait été une année blanche. A noter par ailleurs, les chambres syndicales sectorielles relevant de l''Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) ont commencé à signer les avenants relatifs à l'accord sur les augmentations des salaires dans le secteur privé signé entre l'organisationpatronale et l'UGTT. Une dizaine d'avenants signés sont déjà parus dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT). Le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abbassi, et la présidente de l'UTICA, Wided Bouchammaoui, avaient signé le 23 juin un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé. L'accord prévoit des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport. Il bénéficiera à quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 branches d'activités régies par des conventions collectives sectorielles.