La 25ème édition des journées Cinématographiques de Carthage, qui se dérouleront du 29 novembre au 6 décembre, rendront hommage à l'un des plus importants cinéastes français Maurice Pialat mort en 2003 avec la projection de cinq de ses films : « L'amour existe » (1961), « Loulou » (1980), « A nos amours » (1983), « Police » (1985) et « Van Gogh » (1991). Malheureusement dans cette sélection, il manque le film « Sous le soleil de Satan » avec lequel il a obtenu la Palme d'Or du festival de Cannes en 1987. Peintre de formation, Maurice Pialat a vite renoncé à la pratique des arts plastiques pour faire de petits boulots. Avec l'argent économisé, il achète une caméra et réalise quelques courts métrages amateurs « Isabelle aux Dombes », « Drôles de bobines » tourné en 1957 ou « L'Ombre familière » en 1958 qui lui permettent d'être remarqué par le producteur Pierre Braunberger, lequel produit son premier court métrage professionnel, « L'Amour existe » (1960). Pialat réalise deux ans plus tard « Janine » sur un scénario de Claude Berri dans lequel il montre la dérive nocturne de deux amis dans les rues de Paris. De l'émotion avant tout Ce n'est qu'en 1968 qu'il réalise son premier long métrage, « L'Enfance nue ». À l'origine, Pialat a voulu tourner un documentaire sur les enfants de l'Assistance publique. Le projet est ensuite devenu une œuvre de fiction qui montre l'histoire d'un enfant de dix ans, séparé de sa famille et placé chez un couple âgé puis en centre de redressement. Le film est sélectionné à la Mostra de Venise et reçoit le prix Jean-Vigo. Pialat peut ensuite réaliser son second long métrage, « Nous ne vieillirons pas ensemble », adapté de son propre livre. Pour la première fois, Pialat tourne avec des vedettes, Jean Yanne et Marlène Jobert. Le film est sélectionné au festival de Cannes et permet à Jean Yanne de recevoir le prix d'interprétation masculine. Le film est aussi un succès critique et public. Après quelques échecs, il réalise « Loulou », en 1979 à partir d'un scénario d'Arlette Langmann. Le film raconte l'histoire d'une femme, Nelly, qui quitte son compagnon et sa vie bourgeoise pour vivre son histoire d'amour avec Loulou, un type qui ne travaille pas et passe son temps à traîner dans les cafés avec ses amis. Le film est un succès critique et commercial. Un réalisateur atypique Avec « À nos amours », réalisé en 1983 à partir d'un scénario d'Arlette Langmann, Maurice Pialat révèle l'actrice Sandrine Bonnaire qui n'a alors que quinze ans et interprète le rôle du père. Le film est de nouveau un grand succès populaire et reçoit le César du meilleur film et le prix Louis Delluc. En 1985, il réalise « Police » avec Sophie Marceau, Gérard Depardieu et Richard Anconina, d'après un scénario de Catherine Breillat ; c'est la deuxième collaboration avec Gérard Depardieu qui se sentira toujours proche de ce réalisateur atypique. Maurice Pialat reçoit la palme d'or au festival de Cannes 1987 pour « Sous le soleil de Satan ». Sous les sifflets d'une partie de la salle qui aurait voulu voir le prix adressé aux « Ailes du désir » de Wim Wenders, il dresse le poing et lâche : « Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus». En 1991, il réalise « Van Gogh ». Le film montre les derniers jours du peintre à Auvers sur Oise, ses relations avec son frère Théo Van Gogh et le docteur Gachet et ses amours avec la fille du docteur Gachet. Le film est un grand succès populaire. Il reçoit également le César du meilleur acteur pour Jacques Dutronc.