Une conférence de presse s'est tenue lundi 15 Décembre par l'Union Générale Des Etudiants Tunisiens au local du syndicat des journalistes Tunisiens. La conférence vient en réponse à l'ensemble des agressions subies par l'UGET lors des différents mouvements protestataires effectués à la base de revendications syndicales visant à améliorer la situation de l'étudiant, la qualité de sa formation ainsi que son droit à la quatrième inscription, un point essentiellement défendu par le syndicat. La conférence a été initiée par Wael Nawar l'un des leaders du bureau exécutif de l'UGET, qui a commencé par remercier les médias et journalistes qui se sont présentés. Il a ensuite exposé les différents points à soulever à travers la conférence et a parlé de la principale raison qui l'a induite, il a en effet précisé que les agressions successives subies par les militants de l'UGET au cours des dernières manifestations ne peuvent pas rester sans réponse. Il a entre autres indiqué que le dossier le plus alarmant que le syndicat tient à traiter est l'affaire de la 4ème inscription. Wael explique que ce qui rend l'image floue et incompréhensible pour l'opinion publique, est l'ensemble des déclarations du ministère qui tend à dévaloriser les efforts du syndicat pour la défense des droits des étudiants et de ridiculiser l'affaire avec de nombreuses accusations contre l'UGET, comme le fait de dire qu'il s'agit d'une revendication illégitime d'imposer le droit à la 4ème inscription. En réponse à cette déclaration du ministre de l'Enseignement supérieur, Wael indique que l'article de loi sur lequel le ministre repose parle de la première et deuxième inscription en tant que droit aux cours et aux examens mais n'interdit en aucun cas la troisième et la quatrième inscriptions, sachant que cette dernière donne juste l'opportunité à l'étudiant de passer ses examens. D'autre part, Wael Nawar précise que la lutte pour la 4ème inscription a débuté depuis l'ère de Ben Ali, et que cela a toujours fini par accorder aux étudiants le droit de bénéficier de cette inscription. Il précise que même à la phase des deux premiers gouvernements transitoires cela n'a pas trouvé d'obstacles, c'est seulement pendant cette année universitaire que le ministre actuel décide de s'opposer à ce droit duquel tout étudiant doit bénéficier. L'intervenant indique également que la 4ème inscription ne concerne pas que les étudiants ayant redoublé leur première année, elle concerne aussi les étudiants ayant passé une ou deux années blanches ou ceux qui veulent changer de spécialité au bout des deux premières années à l'université. Il considère que le droit à l'enseignement n'a pas de limites, on n'obtient pas son baccalauréat pour trainer dans les rues. Pas de chances égales pour tous Il précise dans autre volet que la position de l'UGET est relative à la corruption du système de l'enseignement supérieur et de l'orientation universitaire qui n'offre pas des chances égales à tous les étudiants, par exemple, ceux qui n'ont pas eu de grands scores au baccalauréat sont obligés de suivre des études qu'ils ne choisissent pas et c'est normal après cela qu'ils ne réussissent pas leurs études et redoublent plus d'une fois leur premier cycle. Il précise que le fait de permettre la 4ème inscription à ces étudiants ne couterait rien à l'Etat car ils ne feront que passer leurs examens. Wael insiste sur le fait que le ministère est le seul organe de tutelle qui s'oppose à cette demande et les présidents des universités au nombre de 8 soutiennent l'UGET à ce propos mais cela n'est pas pris en considération, pourtant, c'est à eux seuls de traiter ces dossiers et de décider de la 4ème inscription. Il explique que les protestations faites par le syndicat depuis la rentrée universitaire viennent en réponse au refus catégorique de toute négociation par le ministère. En effet, même au cours des réunions du conseil des universités, le ministre fuit la responsabilité en s'absentant ou en négligeant l'affaire de la 4ème inscription. Il précise enfin que l'état de révolte de l'UGET est un conséquent de la non tenue de promesses et accords déjà effectués entre le syndicat et le ministère. Le deuxième intervenant, Ghassen Bouazzi, aussi leader national de l'UGET, a parlé du dernier sit-in effectué par un groupe de militants de l'UGET au hall du ministère de l'Enseignement supérieur. Ce sit-in est venu dans le cadre de l'ensemble des mouvements protestataires organisés par la majorité des universités Tunisiennes depuis la rentrée, pour revendiquer une liste de droits jusque là négligés et délaissés par le ministère. Il précise que les déclarations mensongères du ministère à propos du sit-in exigent une réaction par l'UGET, et a présenté entre autres un papier signé par le comité de soutien du sit-in s'engageant à respecter les conditions de travail de l'administration, témoigné par l'un des responsables du ministère. Cependant, le ministre ordonne d'appeler les agents de sécurité qui sont venus arrêter par force le sit-in et ont agressé ceux qui ont été présents détenant deux parmi eux. Déjà dans le collimateur de Ben Ali D'un autre côté, Ghassen a répondu à l'accusation qu'a adressée le ministère à l'UGET prétendant son appartenance à certaines parties de la scène politiques et d'être poussé par celles-ci pour perturber la mission du ministre actuel et empêcher qu'il soit présent au prochain gouvernement, la réponse était que ceci n'est pas étonnant venant d'un ministre puisque l'UGET a toujours fait face à ce genre d'accusations depuis l'ère de Ben Ali. Noureddine Ahmed, a précisé de sa part, que l'UGET tend à unifier ses forces après les divergences qui ont eu lieu lors du dernier congrès du syndicat. Il indique que malgré les différences, l'affaire pour laquelle ils luttent est unique, ce qui les amène à penser sérieusement à rassembler les rangs et unir leurs efforts autour des mêmes revendications. Pour clôturer, Wael Nawar a repris la parole pour déterminer les prochains pas du syndicat. Il tient à continuer sur la même voie et à ne pas reculer face à cette obstination du ministère à leur mettre des obstacles et à négliger les droits acquis des étudiants. Il précise que les protestations peuvent aller jusqu'à annoncer la grève générale des étudiants et à boycotter les examens du premier semestre, au cas où le ministre ne manifeste aucune intention de régler les dossiers en question.