Les métiers de l'artisanat se devaient normalement de jouir d'une place toute particulière dans la société parce que reflétant son identité, ses us et ses coutumes de par son potentiel tirant ses origines de la lointaine histoire. Le secteur de l'artisanat est demeuré pendant des années cantonné dans une niche aux contours synonyme de métier ou de sources de revenus, il a toujours été et continue d'être un ensemble d'activités inhérentes au mode de vie de la population. Ses diverses manifestations, notamment par la production d'objets exécutés et décorés à la main, constituent un véritable héritage qu'il faut sauvegarder à tout prix. L'artisanat que d'aucuns considèrent aujourd'hui comme un secteur qui se meurt possède une originalité propre. C'est un art précieux qui s'exprime dans divers métiers comme la poterie, la céramique, la sculpture, la dentelle, la broderie, la dinanderie, la maroquinerie, la bijouterie, le tissage, la forge, etc. Considéré comme un patrimoine à sauvegarder et à revaloriser, le secteur de l'artisanat est un vecteur de développement local et un secteur créateur d'emplois pour peu que les pouvoirs publics daignent lui redonner la place qui était sienne. S'il est vrai que les fulgurants développements technologiques avaient donné presque le coup de grâce à l'artisanat, il occupe quand même une place prépondérante car étant le gagne- pain de plusieurs familles, notamment dans certaines régions intérieures de la Tunisie. Il faut, de l'avis de certains, l'extirper du carcan folklorique et familial et y injecter des fonds pour sa survie. C'est dans ce cadre que l'association Kolna Tounes poursuit ses actions dans le cadre du projet « Kolna Hirfa » (Tous Artisans) financé par l'Organisation Internationale de la Migration et l'Union Européenne et soutenu par l'Université ESPRIT, le journal Le Maghreb et la radio Shems FM. Elle organise dans ce cadre « Itinérance », un événement itinérant du 22 au 25 décembre 2014 qui fera escale à Rouhia au gouvernorat de Siliana, Neber au gouvernorat du Kef, et Oued Mliz et Fernana au gouvernorat de Jendouba. Le projet « Kolna Hirfa » comme le précise Emna Menif Présidente de l'Association Koulona Tounes vise, d'une part, à développer le savoir-faire ancestral des femmes rurales et l'esprit d'entrepreneuriat chez de jeunes diplômés chômeurs, et à les accompagner dans la création de leur entreprise. Nous cherchons à valoriser les spécificités patrimoniales et culturelles locales des délégations concernées à savoir : Fernana, Ain Draham et Oued Mliz dans le gouvernorat de Jendouba ; Nebeur, Sakiet Sidi Youssef et Kalaa Khasba dans le gouvernorat du Kef ; Rouhia, Kesra et El Aroussa dans le gouvernorat de Siliana. Ce projet a pour objectif la création d'unités commerciales dans chacun des ces gouvernorats, alliant les compétences de femmes artisanes et transformatrices de produits issus de l'agriculture, privées de sources de revenus, et de jeunes diplômés chômeurs qui auront bénéficié d'une formation dans la création de projets et l'innovation, leur permettant d'assurer un 1er cycle de production et de commercialisation. Après une première phase de prospection, d'identification et de formation de février au mois de juin 2014, la deuxième étape est celle de la production et de la commercialisation. Elle a commencé au mois de juillet 2014 et se poursuivra jusqu'au mois de février 2015.Elle comporte la création d'ateliers de production et d'espaces de commercialisation. Au cours de cette phase, Kolna Tounes accompagne les femmes productrices et les jeunes diplômés, dans chaque gouvernorat, dans les démarches de création et d'installation des ateliers de production et l'unité de commercialisation, ainsi que dans le choix et l'achat des matières premières et d'équipements simples afin de permettre le démarrage du premier cycle de production et de commercialisation. Au cours de la 3ème phase, entre le 7 décembre 2014 et le 7 février 2015, 8 événements sont organisés dans les 9 délégations avec l'objectif de valoriser le potentiel et les spécificités des régions, de contribuer à la dynamisation de la vie culturelle et de l'activité économique, et de poser les problèmes particuliers à ces localités tout en ébauchant les solutions de façon participative »