Nous entendons beaucoup parler, à la Radio et à la Télévision, des actions bénévoles des Associations aidant les personnes nécessiteuses pendant les fêtes de l'Aïd et durant le mois de Ramadan. Sauf qu'au cours de l'année et bien que dans les rues il se trouve des sans-abri, personne ne prend la peine d'en parler. A moins d'une attention occasionnelle ou d'une association « caritative » à desseins propagandistes !! Pourtant certaines associations font un travail continu et sincère tout au long de l'année. Mais quel rôle joue l'Etat ? Omar Ayari, président et fondateur de l'Union des Associations Humanitaires en Tunisie (UAHT) créée le 24 Novembre 2011, indique au Temps que les Tunisiens ne sont apparemment pas conscients du nombre important des sans abri en Tunisie et ne remarquent pas leur existence. Il ajoute que plus de 100 cas ont été détectés dans la Capitale dans des différents endroits tels que Bab Saadoun, Bab Bnet, Bab Souika, la Médina et La Kasbah et notamment dans les stations de métro, la Gare ferroviaire de la place Barcelone et dans les salles d'attente des urgences n'ayant pas un toit sous lequel s'abriter du froid. Dans ce cadre, plusieurs visites ont été organisées par les membres de l'UAHT. Ils aident, d'abord, les sans-abri en leur offrant essentiellement des couvertures, des vêtements et de la nourriture. Ils contactent, en plus, des médecins voulant se porter volontaires afin d'examiner les cas rencontrés et essayent finalement de trouver leurs familles s'ils sont égarés ou de les placer dans des centres étatiques de soutien en attendant qu'ils règlent leurs situations. Omar indique qu'ils sont en train de se préparer pour des nouvelles actions en 2015 et ce en aménageant des camions transportant les donations et en établissant des contacts avec des psychologues qui pourraient essayer de comprendre les conditions des sans-abri et leur apporter un soutien moral à côté des dons matériels. Quant au financement, le directeur et fondateur de l'UAHT a indiqué que l'association s'est toujours autofinancée mais il n'a pas nié que des citoyens bénévoles proposent des services et offrent des cadeaux. Les membres de l'UAHT n'ont aucune difficulté pour obtenir les autorisations et les permissions de déplacements et autres grâce aux avantages conférés par l'Etat mais « Ce dernier est financièrement absent » a-t-il affirmé en soulignant l'indifférence des établissements étatiques concernés. Les raisons qui font que ces personnes se retrouvent dans la rue sont différentes et peuvent être en relation avec des problèmes familiaux, avec des crises financières ou encore avec un souci de santé tel que l'Alzheimer. C'est, cependant, le rôle de l'Etat d'y remédier et de secourir les citoyens Tunisiens qui sont dans le besoin. En contactant le Ministère des Affaires Sociales pour connaitre les statistiques dans le domaine, le service Presse a précisé au Temps qu'il n'a aucune information et aucun pourcentage à fournir et que ce phénomène n'a pas encore été étudié parce que tout récent. La conscience de l'Etat devrait être à l'image de la conscience et de l'altruisme des personnes volontaires et bénévoles. Pour cela son soutien serait un apport fondamental même pour les personnes et les jeunes qui, comme Omar Ayari, font beaucoup d'efforts à présider des associations ou à devenir membres, se débrouillent avec les moyens du bord et essayent d'être indépendants. En un mot, tant que les problèmes sociaux ne sont pas tous résolus et tant que le citoyen ne jouit pas de tous ses droits dont le droit au logement, il y aura toujours des citoyens au banc de la société.