Flash back. Quelques mois auparavant, plus précisément lors d'une rencontre informelle avec quelques représentants des médias, le Premier ministre a annoncé que le gaz de schiste sera exploité en Tunisie, malgré les critiques. Il affirme que le gouvernement devrait se pencher sur la préparation des études de faisabilité de quelques projets d'exploitations du gaz de schiste. Explications : des ressources naturelles supplémentaires exploitables compte tenu de la facture énergétique de plus en plus alourdie. Les arguments du gouvernement vont plus loin, en affirmant que la Tunisie regorge de réserves importantes de gaz de schiste : 61 000 milliards de pieds cubes dont 18 000 milliards sont des réserves exploitables. Les arguments que le gouvernement avance, s'articulent, souvent, autour de deux axes principaux : le déficit de la balance énergétique en Tunisie ainsi que les conséquences qu'il génère outre les ressources financières que la Tunisie peut récupérer. D'une autre façon, les autorités veulent faire croire que l'exploitation du gaz de schiste est une obligation et non pas un choix. Une obligation que l'on justifie encore chez « les donneurs d'ordres », non pas seulement par le recours des Etats-Unis à l'exploitation du gaz de schiste, mais par l'un de nos voisins : l'Algérie qui a déjà achevé le forage d'un puits-pilote. Or, si on tient en considération l'orientation du Maroc (un pays auquel la Tunisie est souvent comparé), vers les énergies propres, outre la chute (à 50%) des prix mondiaux du pétrole (une chute qui devrait perdurer), le recours au gaz de schiste semble un choix à réviser. Serait-ce le cas ? Quoi qu'il en soit, la Tunisie se trouve face à un dilemme de choix ! Opter pour le gaz de schiste avec tous les dégâts écologiques qu'il génère, ou s'orienter du nouveau vers les énergies renouvelables avec les coûts énormes qu'il faut « casquer ». A l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la décision devrait être prise. Quid de nos voisins ? Au Maroc, les autorités se sont orientées vers l'énergie propre. Quelques jours avant, le royaume Chérifien s'est félicité de l'ouverture du plus grand parc éolien en Afrique. Un parc doté d'une capacité de production de 300 mégawatts, moyennant une enveloppe de 450 millions d'euros d'investissements. Le Maroc se lance dans les énergies renouvelables. Il s'est fixé un objectif de 2 gigawatts produits par l'énergie éolienne. Mieux encore, le Maroc vise la production de 42% de ses besoins en électricité via les énergies propres. En Algérie, la donne est totalement différente. Le gouvernement algérien, veut exploiter le gaz de schiste avant même les échéances fixées. D'ici 2020, l'Algérie compte produire du pétrole via la technique de fracturation. D'ailleurs, la Sonatrach vient d'achever le forage (compression du gaz de schiste) d'un puits pilote dans la région d'Ahnet. Selon l'agence de presse officielle algérienne (APS), la société nationale algérienne d'hydrocarbure, prévoit l'exploitation commerciale de 20 milliards de mètres cubes d'ici 2022. La production algérienne devrait atteindre 30 milliards de mètres cubes à l'horizon 2027. Le prix du baril continuen sa chute ! Une bonne nouvelle pour la Tunisie. Les prix du baril du pétrole s'effondrent et passent en dessous du 60 dollars à l'échelle internationale. On explique cette chute par le développement des ressources non-conventionnelles, entre autres le gaz de schiste. Aux Etats-Unis, le recours au gaz de schiste a fait augmenter la production à hauteur de 10 millions de barils. A cela s'ajoute, le phénomène d'une croissance économique mondiale molle et faible. Une croissance expliquée par une baisse de la consommation des énergies. Et malgré cette nouvelle donne, les pays exportateurs du pétrole ne se sont pas intervenus pour contrer la baisse des prix internationaux du pétrole. Récemment, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a refusé d'ajuster la production de ses pays membres, pour faire remonter de nouveau les prix.