Dimanche dernier, la Tunisie s'est parée de ses plus beaux atours, ceux de la démocratie et de la fierté. Contrairement aux 55% du peuple qui avaient été satisfaits par les résultats, d'autres habitants du Sud tunisien avaient voté massivement pour Mohamed Moncef Marzouki (MMM). Toutes les personnes habitant dans les régions intérieures de l'île ont préféré donner leurs voix à MMM jugeant que ce dernier est le seul garant de leurs habitudes conservatrices. C'était, de toutes manières, prévisible qu'ils n'auraient pas choisi Beji Caid Essebsi (BCE) car c'est l'accumulation de vieux démons depuis l'ère de Bourguiba et surtout suite au meurtre de Salah Ben Youssef qui est encore dans les esprits. Aujourd'hui ils n'arrêtent pas d'exprimer leur mécontentement protestant contre ce qu'ils appellent l' « ancien régime » qui a refait surface. Cependant, les habitants de la cité de « Taourit » au centre de Houmt-Souk ont voté pour BCE. Le plus grand pourcentage d'électeurs Djerbiens soutenant celui-ci y était. Quelle est donc l'explication possible pour cette séparation des voix liée aux appartenances au sein de la même île? De nouvelles convictions ou une mentalité différente ? Insalubrité Il est à noter, dans ce cadre, que Houmt-Souk, est la zone la plus touchée par l'insalubrité : poubelles superposées et ramassage irrégulier. Ces habitants qui avaient voté BCE voulaient peut-être élire un président chevronné et averti en harmonie avec le futur chef du gouvernement, l'autre tête de l'exécutif, pour gérer ce qui est du ressort du domaine public dont le problème des ordures . En visitant la ville de Houmt-Souk -la capitale touristique du pays et le centre névralgique d'activités commerciales pour les Djerbiens- nous avons l'impression que les grandes routes, rues principales et boulevards, tous sont propres. Aucune trace de déchets. Cependant, Il faut se déplacer et aller dans les petites ruelles et les quartiers où vivent les habitants pour s'apercevoir que les poubelles s'entassent. La première impression n'est donc qu'une vitrine scintillante. Les habitants ont beau protester et crier durant des mois, le problème du dépôt de la poubelle persiste. Rien n'a été fait pour les débarrasser de cette bombe à retardement. A défaut d'une solution radicale consistant en la construction d'une décharge adéquate, une solution momentanée a été trouvée. Un trou de trois mètres de profondeur et d'environ une trentaine de mètres de largeur a été creusé dans une propriété municipale à 7 kilomètres de Houmt-Souk, sur la route de Sidi Salem. N'ayant que ce fossé pour y déposer les ordures, les ouvriers municipaux ne peuvent pas se permettre de ramasser la totalité des poubelles. Uniquement une partie est chaque jour ramassée. Ainsi, l'île restera encore insalubre. Rappelons que des maladies éradiquées depuis des années pourraient réapparaître à cause de cette indifférence et cette négligence. Maintenant, tout dépendra de ce que fera le prochain gouvernement, car l'actuel gouvernement provisoire se heurte à des conflits d'intérêts au sein de Djerba même... Une île défigurée.