Une assemblée réunissant les travailleurs du bassin minier, des chantiers, du secteur de l'agriculture et du textile ainsi que les parents de jeunes immigrés clandestins a eu lieu à la salle de la Bourse de Travail sous l'égide du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES). Les interventions ont surtout porté sur la précarité des corps de métiers dans tous les domaines. L'ambiance était électrique et les réactions des orateurs relevaient de l'hystérie. Les personnes présentes se plaignaient de la grande misère, criaient de souffrance, et appelaient à un sit-in à la Kasbah afin de pouvoir faire aboutir leurs voix aux oreilles des autorités. Adnène Hadji et de Basma Belaid qui étaient parmi les présents ont exprimé leur soutien et leur volonté d'apporter leur support à ces gens qui souffrent la pauvreté. Adnène Hadji a déclaré au Temps que cette assemblée qui est organisée par le FTDES et qui se fait dans le cadre d'une mouvance sociale est une sorte de pression exercée sur le Gouvernement. Il lance, en effet, un appel à ce dernier pour garantir aux personnes nécessiteuses leur droit à la santé et à la gratuité des soins d'une part et pour récupérer les enfants immigrés clandestins de ces parents en détresse d'autre part. Le gouvernement qui sera en place d'ici quelques temps devra répondre aux implorations des Tunisiens frustrés. A-t-il conclu. Quant à Basma Belaid, émue, a indiqué au Temps que cette assemblée est telle une traduction de remerciements que ces familles nous doivent depuis des années. Des problèmes importants et délicats qui touchent la vie de quelques concernés et auxquels il faut trouver des solutions radicales, a-t-elle dit. Elle trouve, cependant, illogique que des citoyens tunisiens ne puissent pas jouir de choses vitales telles qu'avoir un vrai travail qui assure leurs dignité et intégrité. Elle enchaine en disant qu'elle adopte la cause de ces gens frustrés et désespérés, qu'elle supporte les familles affamées, les mères qui attendent leurs fils immigrés et les familles des victimes du bassin minier. Elle fait appel au militantisme et au fait qu'il ne faut pas baisser les bras. Vers la fin, elle précise que c'est grâce aux voix de ces citoyens pauvres que ce nouveau gouvernement est en place et que ce dernier ne doit en aucun cas trahir la confiance qu'ils leur ont faite dans l'espoir de mieux vivre. Toutes les espérances d'une large tranche de société souffrante et misérable sont accrochées aux personnes qui sont actuellement au pouvoir. Il faut tenir promesse. Des personnes en pleurs cherchant la moindre lueur d'espoir : hommes, femmes, jeunes et âgés, tous attendent une aide financière sinon morale. Ezzedine Houil, travailleur dans un chantier affirme que les personnes exerçant la même tâche et lui sont payés entre 170DT et 252DT. N'effleurant même pas le SMIG, il n'a pas de quoi subvenir aux besoins primaires de sa famille. Ce salaire infime n'est plus dès la 2ème semaine du mois. Ezzedine n'a également pas de quoi se soigner. Le fameux carnet de soin gratuit n'est apparemment plus reconnu par les hôpitaux. Le sien a été refusé il y a quelque temps. Cet homme comme tous ceux qui lui ressemblent ne demande qu'à être payé au SMIG et à avoir un carnet pour se soigner et soigner les siens. Pauvreté et désespoir touchent un grand nombre de Tunisiens. Mener une vie descente et digne est une demande primordial. Ils attendent celui qui viendrait les sauver, les écouter et les aider. En effet, avenc l'avènement du nouveau gouvernement et la naissance d'une deuxième République, le peuple tunisien, comme au lendemain du 14 Janvier, a repris espoir. Répondraient-ils à leur secours ? 2015 nous en dira quelque chose.