Le leader syndicaliste Adnen Hadji a affirmé que les revenus du phosphate ne doivent pas sortir de la région de Gasfa, assurant “qu'on doit les mettre sous nos pieds plutôt que de les laisser sortir de la région”. Dans un bref entretien accordé à une radio locale M. Adnen Hadji a souligné que “c'en est assez! Les habitants autochtones doivent obtenir leur part de ces ressources au lieu de les laisser à autrui”, affirmant que “cela fait plus de 100 ans que nous sommes pillés”. Porte-parole des jeunes du mouvement protestataire dans le bassin minier, M. Hadji a démenti les rumeurs selon lesquelles les citoyens qui travaillent à la Compagnie des phosphates de Gafsa ne perçoivent plus leurs salaires ni les primes de rendements, affirmant qu'ils touchent leurs salaires en entier. Il a invité le personnel de la Compagnie issu de la région à faire preuve de sacrifice car, a-t-il dit “il s'agit de l'avenir de vos enfants et de vos petits enfants et de ce fait si des sommes de 10, de 20 ou de 50 dinars sont prélevées sur les salaires,vous devez le supporter”. Le syndicaliste a précisé qu'il existe des travailleurs qui sont en grève ininterrompue et il ne perçoivent pas de salaires, d'autres qui ont payé de leurs vies , perdu des enfants au non de cette région, d”autres sont devenus handicapés ou ont fait de la prison pour les mêmes raisons et perdu leurs emplois dans l'espoir de lendemains meilleurs. Il a annoncé que si demain la compagnie entrait en chômage technique cela ne fera qu'empirer la situation, appelant les autorités à se ranger aux revendications du peuple et des masses . L'action menée par les travailleurs n'est pas du banditisme ni de la guérilla urbaine, a-t-il affirmé mais ce sont des actions menées dans un but plus noble celui d'améliorer les conditions de travail et de vie des citoyens.