Après les délires politiques d'une Révolution martyrisée par les détournements successifs qui vont du « religieux » au « populisme social » après quatre années de « vacances économiques » qui ont mis à plat la pompe cardiaque et productive d'un pays sans pétrole mais aux langues bien « fourchues » comme disent les indiens d'Amérique enfin et c'est pas la fin... après tout ce sang versé par tous les martyrs et les victimes du terrorisme civils, militaires et sécuritaires, nous voici arrivés à une autre étape de la déconfiture générale imposée à ce pays et son peuple désemparé par le délire « socialo... populiste » et qui ne peut avoir de remède qu'en déclarant la Tunisie « Terre du peuple fonctionnaire », avec non pas des salaires mérités mais des primes de chômage à des citoyens sommés de ne plus travailler et d'attendre les virements de leurs primes et salaires de l'Etat providence, tranquillement chez eux chaque fin de mois ! Oui, nous sommes devenus la première République du peuple « fonctionnaire » tout entier ! Une première mondiale ! Un exemple pour l'humanité ! Déjà le recrutement de plus de 60.000 fonctionnaires du temps de la transition a asphyxié le budget de l'Etat en alourdissant les charges. Mais, nous avons pu l'expliquer par la nécessité de calmer au début de la Révolution, la revendication légitime et de masse, des diplômés chômeurs. Puis, vint la régularisation des « occasionnels » ! C'est justice, il fallait aussi canaliser le problème endémique qui remonte aux fameux chantiers d'El « Hadhayer » (les travaux d'utilité publique) et donner une couverture sociale et de santé à toute cette frange de la population qui a gonflé l'exode vers les villes et les centres urbains. Mieux encore et en bons keynesian, nous nous sommes rangés du côté des experts qui pensent que les augmentations de salaires et primes peuvent encourager la consommation, malgré son aspect inflationniste, et peuvent même doper l'économie et la production. Enfin, nous avons rêvé qu'avec la reprise du travail après quatre années d'apprentissage politique, on allait avoir « un début de croissance » à partager, avec cette conviction « qu'il vaut mieux partager la richesse... que de partager la pauvreté » ! Mais... que dalle ! La plupart des acteurs politiques qui ont choisi le « populisme » rentable au niveau de la mobilisation ont décidé qu'il faut emballer encore plus la machine revendicative et « fonctionnariser » tous les chômeurs et semi-chômeurs qui ne doivent même plus se faire la peine de chercher du travail « productif » ou se faire une formation professionnelle... mais camper devant les ministères et les gouvernorats pour être recrutés dans « la fonction publique » ou mieux encore « bilique » en revenant à la racine arabe du mot « beylik » ! Voilà le modèle que le génie des « délirants populistes » a enfanté pour la Tunisie de 2015... et suivants. Entre temps il faut faire appel à la main d'œuvre étrangère pour faire tourner nos usines, traiter notre phosphate, irriguer nos champs de légumes, d'agrumes et d'olivettes ! Alors, délire pour délire. Pensez vous faire un appel à tous nos promoteurs, artisans, commerçants, banquiers, industriels, agriculteurs... pour « s'inscrire au chômage » et demander à être « fonctionnaires » rétribués par l'Etat ! Peut-être qu'en faisant cela et en gelant tout l'appareil productif national, les « socialo-populistes » nous diront, où trouver des tomates, des pommes de terre et du poulet pour nos enfants ! Pourtant les Tunisiens se rappellent encore bien des années 60-69 où il fallait faire la queue pour acheter un kilo de viande ! Qui mettra fin à tous ces délires... délirants et qui réhabilitera les valeurs du travail productif ? Je doute fort, en ce moment, qu'il soit « Tunisien » ! K.G Post-scriptum : En 2010, la société Sfax-Gafsa produisait 6000 tonnes de phosphate, avec 8000 agents et cadres. Aujourd'hui, elle en compte plus de 20.000 agents et ne produit que 3000 tonnes !!!