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Le pluralisme syndical : Une médaille à plusieurs revers !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2012


Par Taha BELKHODJA*
Les Tunisiens sont devenus allergiques au terme «légitime», utilisé ces temps-ci par tout le monde en toute légitimité pour justifier une idéologie quelconque. Les syndicalistes, bien entendu immunisés, occupent la première place devant les membres du gouvernement, à faire usage de ces expressions. Le nombre des journées de travail perdues, à cause des grèves soi-disant légitimes, a atteint 47.000 journées rien qu'en 2012, contre 95.000 journées en 2011, outre l'annulation de 75 % des préavis de grève, ce qui a coûté au contribuable 1.000 millions de dinars de perte, rien que dans le secteur des phosphates. Le moins qu'on puisse dire, ceci est criminel.
Malheureusement, l'image promotionnelle que nous sommes en train de montrer de la Tunisie post-révolution est loin d'être une réussite. Un manque de discipline sans précédent, les grèves et les sit-in anarchiques manipulés par certains syndicalistes ont mis le pays à genoux, les entreprises étrangères délocalisent...
A l'heure actuelle, la situation est très déplorable, les administrations sont presque vides, nous constatons tous la circulation intense en cours de journée, tout le monde est en vacances illégitimes cette fois-ci, les meilleurs employés travaillent à mi-temps, ne parlons pas des membres syndicaux au sein des entreprises qui n'ont jamais été productifs. Les syndicalistes sont payés par leur employeur, comme les banques et autres, en passant tout leur temps à se déplacer, d'un bureau à un autre, cherchant «la petite bête». Ainsi, si ces membres sont au nombre de 10, par exemple, l'entreprise enregistre au moins 20 employés inactifs pendant toute l'année, puisque chacun de ces syndicalistes va interpeller au moins un de ses collègues, s'ils ne sont pas plusieurs dans un même bureau. Ces «voleurs de temps» entravent la bonne marche des services, il faut mettre fin à ce comportement indécent qui touche à la liberté des personnes dans l'exercice de leur fonction, on n'a plus besoin de ce genre de «services à domicile» !
Un bon nombre de Rcdéistes des cellules professionnelles déchues, sont bien sûr les premiers à changer de fusil d'épaule, ils se sont convertis en syndicalistes après la révolution pour la bonne cause : la planque. Ces gens-là, autant que les syndicalistes d'ailleurs, n'ont jamais mérité leur salaire par le labeur puisqu'ils sont toujours à l'extérieur : «andou nachat». Pour eux travailler ce n'est pas dans leurs traditions, ce qui constitue un enrichissement sans cause, soit une infraction à la loi : c'est bien de la corruption.
Désormais, il faut réformer le syndicalisme et règlementer les actions syndicales au sein des entreprises puisque ces membres syndicaux sont payés en étant non productifs au détriment de leurs collègues. Les bons éléments sont souvent victimes du syndicalisme, du moment que tout le monde se retrouve avec 18 ou 19/20 comme note pour la prime de rendement, ainsi que pour les promotions professionnelles d'ailleurs. Où est alors la justice ? Il faut mettre fin à cette anarchie injuste.
Le retour de ces gens-là au travail constitue une opportunité majeure pour réaliser des gains de productivité non négligeables et par voie de conséquence faire évoluer les salaires d'une manière équitable et régulière.
Le pluralisme syndical, non encore institutionnalisé, pose un véritable problème à l'administration et aux entreprises. Il est impossible d'entamer une concertation efficace en présence de deux ou trois organisations syndicales en opposition continue, avec en prime l'absence d'une législation statuant sur le rapport, aussi bien entre elles qu'avec chacune d'elles en cas de conflit.
De fait, l'absence d'un interlocuteur viable est très déplorable, d'autant plus que les trois organisations syndicales revendiquent toutes la légitimité! Le rapport de force des organisations syndicales vis-à-vis de l'employeur public et privé est devenu une surenchère, loin d'être un véritable pluralisme syndical ?
Le pluralisme syndical dans un pays qui n'a pas encore atteint un certain degré de civisme ne peut que générer le suicide de l'économie. La concurrence dans tous les secteurs d'activité est d'une grande efficience, sauf en cas de multiplication des organisations syndicales. La concurrence a un effet préjudiciable plutôt contreproductif. La création de deux nouvelles organisations syndicales en Tunisie est, certes, un bon acte démocratique, mais c'est une médaille à plusieurs revers, vu que notre culture en la matière est encore à l'état embryonnaire.
Je salue l'Organisation internationale du travail (OIT) qui s'est engagée, aux côtés du gouvernement tunisien et ses partenaires sociaux à leur apporter un appui pour la mise en place d'un pacte social en préservant les droit et devoir de chaque partie et protégeant l'employé mais aussi l'employeur, soit l'avenir économique du pays. Après le pluralisme syndical, une réforme du syndicalisme s'impose, il faut absolument éviter de subir les retombées des surenchères, si nous voulons sauver notre économie. La seule solution d'être équitable, c'est d'indexer l'évolution des salaires à la croissance économique du pays.
Imaginez demain, s'il y a 10 organisations syndicales (étant une bonne source de revenu), ce sera la catastrophe, certainement plus aucun investissement direct étranger (IDE), mais aussi les investisseurs tunisiens vont être obligés de délocaliser.
En application du principe «on cultive ce qu'on a semé», il faut que l'évolution salariale (évol.sal.) soit indexée au taux de croissance (tx.crois.) économique qu'effectue le pays annuellement et ainsi :
1) si le tx.crois. - 2 % évol.sal. = tx.crois. + 2, soit une diminution de salaire de ce qui est au-dessous de 2 %,
2) si – 2 % ≤ tx.crois. ≤ 0 % évol.sal. = 0, soit le gel des salaires (une année blanche),
3) si 0 % tx.crois. ≤ 3 % évol.sal. = tx.crois., soit une augmentation de salaire égale au taux de croissante,
4) si le tx.crois. 3 % évol.sal. = 3 + (tx.crois. - 3) / 2, soit une augmentation de salaire supérieure à 3 %, tout en réservant une partie à la capitalisation.
Cette répartition a été établie suivant une étude du développement moyen pendant les dix dernières années, soit un taux de croissance annuel moyen de + 4,55 %, celui de l'inflation de + 3,56 % et l'évolution des salaires de +2,99%. Nous constatons que l'augmentation de salaire est bien inférieure au taux de croissance et n'arrive même pas à couvrir le taux d'inflation. En tant qu'homme d'affaires, je soutiens cette solution parce qu'elle est en faveur des travailleurs qui ont participé à la croissance économique, chacun doit avoir ce qu'il mérite, c'est ça la justice, ce qui va mettre fin définitivement aux négociations sociales lassantes. En revanche, toute l'énergie de tous les partenaires sociaux sera consacrée pour développer l'économie du pays, soit le taux de croissance, le nouveau souci des syndicalistes vraiment sincères envers leurs compatriotes et leur pays.
Il n'y a pas plus facile que de réclamer une augmentation de salaire, on n'a pas besoin de toute une organisation syndicale pour le faire. Ce n'est pas du tout l'époque de l'indépendance de feu Farhat Hached, où il fallait combattre les employeurs colonisateurs; cela n'a rien avoir, aujourd'hui l'employeur n'est pas l'ennemi du travailleur protégé par la loi. Employé et employeurs sont de véritables partenaires.
Il faut que les organisations syndicales inversent la vapeur et fassent un retour de 180 degrés. Une fois que l'évolution des salaires est indexée sur la croissance économique, les syndicalistes doivent nous montrer leur capacité en vue de développer l'économie du pays et anéantir le chômage, voilà le véritable militantisme syndical. Fini les syndicalistes arrogants, qui se font montrer les sauveurs des travailleurs, en mettant leurs vis-à-vis (ministre ou employeur) sur le banc des accusés. Plus jamais ça, il faut que les syndicalistes deviennent un vecteur de développement économique à part entière et fassent preuve de compétence s'ils veulent améliorer le sort des travailleurs et les défendre réellement. Fini le blabla non productif et la perte de temps dans les négociations sociales lassantes.
Désormais, tout doit être programmé d'avance, nous avons tous constaté que les grèves et les sit-in n'ont fait qu'augmenter le chômage, ceci est un crime économique impardonnable.
Vu la spécificité des régions et la responsabilité des gouverneurs, ce sont eux en personne qui doivent veiller à la paix sociale dans leur région, il n'y aura plus de contact direct ou isolé de rapports de force syndicaliste/ employeur, désormais tout passe à travers le tuteur des investisseurs locaux : le gouverneur chargé du développement de sa région.
L'intervention de l'OIT serait d'une grande importance dans l'application de la loi, dont l'interdiction des grèves en cas de crise aiguë dans un pays (parag. 527 et suivants du Recueil 1985) et la mise sur pied d'une réforme postrévolutionnaire durable. La conservation de l'emploi passe avant les revendications sociales qui affaiblissent considérablement le droit au travail. Personne n'est sans savoir que l'Ugtt n'a rien fait pour les dizaines de milliers de travailleurs qui ont perdu leur emploi à cause des grèves, bien qu'elles fussent légitimes. J'appelle solennellement tous les travailleurs à être prudents et à s'accrocher à leur poste pour ne pas tomber dans le même piège. Il faut une certaine crédibilité, messieurs, ayez une petite pensée pour ces pauvres gens, victimes de votre idéologie irresponsable, aujourd'hui chômeurs à cause de vos incitations irréfléchies aux grèves. Cessez de parler au nom des martyrs, les martyrs ne sont pas des travailleurs, la révolution c'est l'œuvre des chômeurs. Comme beaucoup d'autres, vous avez pris le train en marche, messieurs les syndicalistes après une hibernation de 23 ans.
Maintenant en tant qu'organisations syndicales, l'Ugtt et les autres constituent une composante principale de la société civile, le cinquième pouvoir, elle doit s'imposer et veiller à faire cesser toute revendication, légitime ou pas, et inciter à la relance de l'économie nationale tout en préservant les droits de chacun, nonobstant les protocoles convenus ou signés après la révolution, pour revenir à la charge après les prochaines élections et le gouvernement définitif.
Je suggère qu'un audit, sur la situation économique du pays, soit fait et divulgué en toute transparence au grand public afin de déterminer les causes et les responsables de la crise économique et l'augmentation du chômage que nous vivons actuellement, ainsi que les solutions adéquates imminentes à entreprendre pour sauver notre chère patrie. La leçon que certainement Tout tunisien a pu retenir après la révolution, c'est que chacun sera jugé un jour ou l'autre pour ses actes irresponsables.
*(Ingénieur – Expert)


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