Mercredi, le bureau de l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) a fêté ses quarante ans d'activité en Tunisie, en présence de son Excellence l'Ambassadeur du Japon, des représentants du gouvernement et de différents ministères ainsi que du Président Directeur Général de la STEG, entreprise publique partenaire de la JICA pour différents projets. Lors de son allocution de bienvenue, le Représentant Résident de la JICA, M. Atsushi Asano, a rappelé que la JICA s'est implantée en Tunisie en 1975 et les premiers projets de coopération techniques ont débuté en 1976. C'est la plus grande agence d'aide bilatérale au monde dont l'activité s'étend sur 152 pays et régions, compte une centaine de bureaux à l'étranger et s'articule auour de trois volets: prêts, dons et coopération technique à travers l'envoi de bénévoles japonais dans les pays hôtes pour faire bénéficier la population locale de leur expertise et de leur savoir-faire dans divers domaines (planification et administration, agriculture, ressources humaines, travaux et services publics, forêts et pêche...) 40 ans de projets de développement durable En tant qu'agence d'exécution de l'Aide Publique au Développement (APD) Japonaise, la JICA intervient pour soutenir les pays en voie de développement en leur fournissant notamment une aide technique et en y finançant des projets visant la promotion des industries durables et la régression des disparités socio-économiques entre les régions. Jusqu'à aujourd'hui, l'organisme a octroyé 41 prêts APD d'un montant global d'environ 305 milliards de yen (plus de 3 milliards de dollars) et a fait don de 5.012 yens, soit l'équivalent de 42 million de dollars. Ces financements ont ciblé essentiellement les domaines de l'électricité, du transport, des services sociaux, de la santé et des soins médicaux ainsi que de l'exploitation des eaux. Parmi les projets phares financés par la JICA, celui de contrôle contre les inondations dans le Grand Tunis (montant du prêt de 105 Millions DT), celui de la construction des conduites du nord tunisien (montant du prêt de 124 Millions DT), celui de l'amélioration de l'environnement des eaux dans les villes locales (montant du prêt de 167 Millions DT) et d'amélioration des infrastructures d'approvisionnement en eau dans 18 gouvernorats (montant du prêt de 95 Millions DT), celui de la construction du corridor trans-maghrébin Gabès- Médenine (montant du prêt de 234 Millions DT) ou encore celui d'alimentation en eau potable dans les zones rurales de Jendouba et de Béja (montant du prêt de 84 Millions DT). La JICA a aussi financé à hauteur de 130 millions de dinars (sur un total de 174 millions DT du coût global du projet) la construction du pont Radès-La Goulette, mis en exploitation en 2009 et ayant contribué à décongestionner le trafic routier dans la zone centrale de la région du Grand Tunis. Technopôle de Borj Cédria: un pôle de compétitivité à la pointe de l'innovation L'Agence Japonaise de Coopération Internationale a largement contribué au développement du parc scientifique et technologique de Borj Cédria (Ben Arous) en octroyant au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique un prêt de 127 millions DT pour en faire un pôle de compétitivité dans les secteurs industriels de pointe et un espace parfaitement équipé et adapté pour l'installation des porteurs de projets et de start-ups. Comptant actuellement près de 2000 étudiants, ce site s'étend sur 90 hectares. Il regroupe des activités aussi bien industrielles innovantes que de recherche et développement ou encore de formation. Le technopôle Borj Cedria se compose de trois unités principales: un espace universitaire constitué de deux universités et d'une école nationale, un espace de recherche et de développement constitué de quatre centres de recherches autonomes (près de 400 chercheurs et plus de 150 techniciens) et un espace industriel composé d'une pépinière d'entreprises et deux zones industrielles, celles de Borj Cédria et de Bouargoub. Un centre de vie, situé en plein milieu du technopôle, est actuellement en cours de construction. Il comprendra une agence bancaire et postale, des cafés, des magasins et bon nombre d'autres commodités. Parallèlement, des travaux de construction d'un foyer universitaire devraient bientôt être lancés. L'expertise des bénévoles japonais Outre le financement de projets et les donations, la JICA assure l'exécution du programme gouvernemental japonais (JOCV : Japan Overseas Cooperation Volunteers) pour le service des volontaires, lancé dès 1965. Ce programme de coopération technique consiste à envoyer des personnes compétentes ayant la volonté, l'aptitude et la spécialité à se mettre au service des pays en voie de développement. Sur place, les volontaires se mêlent à la population locale des pays d'accueil, transmettent leur savoir-faire et leur expertise et contribuent à l'amélioration des compétences des personnes cibles. En tout, plus de 45.000 volontaires ont été envoyés dans 88 pays dans le monde et la Tunisie en a accueilli près de 600, affectés dans différentes régions, souvent défavorisées. Actuellement, ils sont une dizaine à oeuvrer dans le domaine de la formation professionnelle et de la jeunesse. En parallèle, le Japon a accueilli près de 1300 stagiaires tunisiens, dans le cadre de la coopération entre les deux pays. Relations Tuniso-Japonaises au beau fixe C'est en 1956 que le Japon et la Tunisie ont officiellement établi des relations diplomatiques. Le Japon à ouvert son ambassade à Tunis en 1969 et la Tunisie a ouvert la sienne à Tokyo en 1977. Depuis, une relation privilégiée, basée sur des intérêts communs et une étroite coopération, unit les deux pays et le Japon est devenu en quelques années le deuxième partenaire économique de la Tunisie après l'Union Européenne (UE). Durant toutes ces années, le gouvernement japonais a accordé plus d'une trentaine de prêts en yen à la Tunisie dont le dernier, d'un montant total de 48 milliards de yens, soit l'équivalent de plus de 730 millions de dinars, avec un taux d'intérêt de 0,6% par an, avec un délai de remboursement de 40 ans dont 10 ans de grâce. Cette enveloppe servira à la construction d'une centrale électrique à cycle combiné d'une capacité de 500 mégawatts à Radès et au financement d'un projet de de prévention des inondations de l'Oued Medjerda, le principal cours d'eau irrigant la Tunisie. Outre les prêts, le gouvernement japonais s'est employé, depuis des années, à appuyer les efforts d'organismes humanitaires non gouvernementaux à l'instar du Croissant-Rouge Tunisien. Hier, l'Ambassadeur du Japon, M. Juichi Takahara, en Tunisie et le Directeur du Bureau de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) pour l'Afrique du Nord ont inauguré les entrepôts centraux, entièrement rénovés, du Croissant-Rouge Tunisien. Situés à Mégrine, ces locaux répondent désormais aux normes techniques relatives au stockage des articles de secours et la gestion de catastrophes. A cette occasion, une clinique mobile, également offerte par le gouvernement japonais, a été remise au Croissant-Rouge Tunisien. Le montant global de cette aide est de 600.000 dinars.