« Kasserine : des élèves dans le coma suite à des injections périmées » L'information, annoncée hier sur le site web d'une radio régionale, fait froid dans le dos. Largement relayée sur la toile, la nouvelle a suscité une vive polémique et nombreux sont les internautes qui n'ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur le ministère de la Santé ainsi que le corps médical et enseignant de l'école où sont inscrits les élèves. Mais qu'en est-il réellement ? Les vaccins administrés aux écoliers sont-ils réellement périmés et les cas de coma sont-ils confirmés ? Panique générale A l'instar de tous les écoliers de première, deuxième et sixième année primaire inscrits dans les établissements scolaires tunisiens, des élèves de l'école Al Karama 1 ont reçu, courant cette semaine, un vaccin trivalent contre la poliomyélite, la diphtérie et le tétanos. Suite à cette vaccination, plusieurs élèves ont été sujets à des malaises, des poussées de fièvre, des sensations de vertige et des douleurs articulaires (arthralgies). Certains ont également ressenti des irritations et des picotements urticants au niveau du site de vaccination. Ces symptômes post-vaccinaux, pourtant courants et rarement dangereux, ont suffi à affoler les parents qui ont accouru avec leurs enfants aux urgences de l'hôpital régional. Se répandant comme une traînée de poudre, la nouvelle a donné lieu à une vaste polémique ravivée par une rumeur persistante indiquant que des enfants auraient perdu connaissance ou seraient même dans le coma à cause de vaccins périmés. Contacté, Brahim Labessi, responsable de la communication au sein du ministère de la Santé, a réfuté cette information, précisant qu'aucun des élèves de l'école Al Karama 1 n'était dans un état critique et ne nécessitait d'hospitalisation prolongée. D'après lui, les enfants auraient très probablement agi par mimétisme, d'où le nombre important de cas de malaises enregistrés. Rafla Téj Dellagi, Directrice des Soins de la Santé de Base (DSSB) a, pour sa part, indiqué que la situation était sous contrôle depuis le début, ajoutant que des médecins avaient examiné tous les élèves présentant des symptômes post-vaccinaux qui se résumaient dans la majorité des cas à des démangeaisons localisées et à des poussées de fièvre. Heureusement, aucun des enfants ne nécessitait d'intervention spéciale ni de soins poussés. Elle a également tenu à préciser qu'un contrôle très strict des injections administrées aux élèves, notamment de leur date de péremption, avait été effectué et que les résultats préliminaires étaient formels: aucun lot de vaccins utilisé n'était périmé ! Bien qu'explicites, les précisions apportées par les responsables du Ministère de la Santé et relayées par la plupart des médias n'ont pas semblé convaincre les parents d'élèves qui ont organisé, hier matin, un mouvement de protestation devant l'hôpital régional de Kasserine. Paniqués et en colère, ils ont demandé aux autorités de faire toute la lumière sur cette affaire qui aura concerné en tout plus de vingt écoliers et qui plonge les Kasserinois dans une psychose contagieuse.