Le nouveau round des négociations sociales dans le secteur public au titre de l'année 2014, qui devait s'achever le 31 mars dernier, joue les prolongations...Une nouvelle réunion de la commission mixte comprenant quatre dirigeants de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et autant de représentants du gouvernement qui s'est tenue hier au siège du ministère des Affaires sociales n'a pas permis de débloquer la situation. «La réunion qui fait suite à une rencontre au sommet tenue lundi à la Kasbah entre le Chef du gouvernement et le secrétaire général de l'UGTT a été peu concluante, tant les points de vue des deux parties sont restés diamétralement opposés», a commenté le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, Mouldi Jendoubi. Selon lui, la commission mixte devrait se réunir à nouveau dans les jours à venir dans l'espoir de parvenir à un accord satisfaisant pour les deux parties d'ici le 1er mai, date coïncidant avec la fête du travail. Selon des sources syndicales, les représentants du gouvernement ont précisé au cours de la réunion tenue hier que l'exécutif ne peut pas consentir des augmentations salariales supérieures à 45 dinars à près d'un million de fonctionnaires et salariés des entreprises publiques au titre de l'année 2014. D'autant plus qu'un nouveau round de négociations sociales au titre des années 2015 et 2016 devrait s'ouvrir en mai prochain. Ils ont notamment évoqué de fortes pressions sur les finances publiques, rappelant que le gouvernement cherche encore à obtenir 2,5 milliards de dinars d'emprunts extérieurs pour couvrir le déficit budgétaire et à mobiliser des ressources internes pour boucher le trou de la sécurité sociale qui s'élèvera à 1,1 milliard de dinars en 2015. Les représentants du gouvernement ont également expliqué que le cabinet dirigé par Habib Essid fait face à une montée des revendications sociales émanant notamment des syndicats de l'enseignement et des diplômés de l'enseignement supérieur frappés par un chômage endémique. Ils ont, par ailleurs, évoqué la faiblesse de la croissance économique et le bas niveau de productivité des salariés dans le secteur public. Les représentants de l'UGTT au sein de la commission mixte se sont, quant à eux, attachés à des augmentations salariales d'un montant supérieur à celui consenti aux fonctionnaires et aux salariés des établissements publics lors du précédent round des négociations sociales, en l'occurrence 70 dinars. L'UGTT se base sur des études menées par des experts indépendants faisant ressortir que l'érosion du pouvoir d'achat des salariés a atteint de 35% sous l'effet d'une inflation galopante, tout en rappelant que les fonctionnaires et les employés des entreprises publiques n'avaient pas bénéficié de majorations au titre de l'année 2013. A noter dans ce cadre que l'UGTT et l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) avaient signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé au titre de l'année 2014 malgré une conjoncture économique nationale et internationale plutôt morose. Cet accord a porté sur des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport au profit de quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 secteurs d'activités régies par des conventions collectives sectorielles.