Après avoir organisé une visite terrain à la zone militaire tampon du sud tunisien et dans le cadre de ses journées portes ouvertes pour les journalistes, le ministère de la Défense nationale a organisé une visite à la caserne de Laâouina afin de faire une présentation de l'Armée de l'air. Reçus par le commandant de l'unité aérienne numéro 11, nous avons pu bénéficier d'un petit exposé qui résume l'histoire, les missions et le fondement de l'Armée aérienne. Fondée le 26 juin 2013, l'unité aérienne numéro 11 est basée à la caserne de Laâouina et dispose de deux avions de type C 130 J, acquis successivement en 2013 et 2014 et estimés à deux cents cinquante millions de dinars chacun. Le commandant Tarak Baccouche a expliqué que, pour pouvoir piloter un tel engin, il faut disposer d'une formation solide et polyvalente, de ce fait, la sélection des pilotes du C 130 J se fait sur des critères très précis de même que pour les techniciens. Cet avion recquiert un entretien très méticuleux qui doit se faire après chacun de ses vols. Ayant pour principale mission de transporter les personnalités et les engins militaires ou autres, cet avion dispose d'une équipe de techniciens spécialisés dans le chargement. Le commandant nous a expliqué que, parmi ses missions, le C 130 J s'est occupé, lors des élections de 2014, du transport du matériel de l'ISIE dans les différentes régions du pays. Les déplacements des ministres et des responsables d'Etat sont aussi assurés par cet engin qui assure aussi les longs trajets, comme par exemple de la Tunisie vers le Canada, en emportant des hélicoptères et des avions pour des entretiens approfondis. Etant un avion de cinquième génération, le C 130 J est entièrement informatisé. Cet avion est aussi mis à la disposition de la compagnie nationale Tunisair et aux différentes institutions étatiques. Toujours à la caserne de Laâounia, nous avons pu visiter les tours de contrôle et les salles d'opération où une agréable surprise nous a marqués : la gente féminine y bénéficie d'une représentation plus que respectable. D'ailleurs, le commandant de l'unité numéro 11 n'en cache pas sa fierté. Une fois la visite de la caserne de Laâouina achevée, nous avons pris la direction vers l'école de l'aviation de Borj El Amri. Le commandant Nabil Laamizri nous a résumé l'histoire de cette école. En 1992, l'école de l'aviation civile et l'école de la météo ont été attribuées au ministère de la Défense nationale. Deux années plus tard, ces deux écoles ont été affectées à l'académie aérienne ce qui a formé l'école de l'aviation de Borj El Amri. Cette école se charge de former des militaires et des civils au profit du ministère de la Défense et de l'Armée nationale. L'école s'occupe de même de donner des formations continues et des formations de recyclage au profit de sociétés étatiques ou privées et cela sous le couvert d'une convention. A ce sujet, le commandant a tenu à préciser que l'école de l'aviation de Borj El Amri est financièrement et administrativement indépendante. Disposant d'une flotte d'avions de construction américaine et française, l'école de l'aviation de Borj El Amri dispense à ses futurs pilotes un nombre minimum de deux cents heures de vols et cela sans compter la partie théorique du cursus. Du côté technique, une équipe formée de quelques dizaines de personnes s'occupe de l'entretien et du maintien des avions. Un centre de maintenance technique est validé et accrédité par le ministère du Transport. Les heures de vols imposés aux futurs pilotes sont réparties sur deux parties : la première partie consiste à faire des vols sur les avions de l'école, pour la deuxième partie, l'étudiant est amené à faire des heures sur des simulateurs de vol. De petites cabines de pilotage avec un écran, disposant de la technologie 3 dimensions, permettent aux étudiants d'effectuer des heures de vol en conditions réelles tout en étant au sol. Le commandant de l'école nous a expliqué que cette étape était cruciale pour la formation du pilote. L'autre étape cruciale se passe dans un laboratoire de langues. Installés devant leurs écrans, les étudiants sont appelés à perfectionner l'anglais américain : sans cela, le diplôme ne peut jamais être validé. Pour le commandant, quand un pilote ne maîtrise pas correctement l'anglais américain, la langue employée dans tous les aéroports du monde, cela peut provoquer un accident catastrophique. Avant de visualiser un défilé d'étudiants de l'école de l'aviation de Borj El Amri, nous avons pu visiter les chambres de ces derniers. Des chambres où l'esprit militaire règne avec un ordre parfait et une uniformité impressionnante. Les journées du programme des portes ouvertes pour les journalistes du ministère de la Défense nationale se poursuivra durant les quelques semaines à venir. Les prochaines destinations ne nous ont pas encore été révélées mais ce que l'on sait d'avance c'est que nous allons pouvoir visiter toutes les unités de notre Armée nationale.