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Les immigrés espagnols en Tunisie
Mémoire collective - Janvier 1610
Publié dans Le Temps le 10 - 01 - 2007

Le nombre des musulmans espagnols immigrés en Tunisie,à la reconquête de l'Espagne par les chrétiens, connut une recrudescence, à partir de la fin du 15ème et le début du 16ème siècle, à la disparition de l'Etat de Grenade.
Les Andalous, avaient trouvé un accueil chaleureux en Ifriqya (Tunisie) et avaient même joué un rôle important sous les Hafsides, tant dans les domaines culturel et social, que dans le domaine politique. La ville de Tunis, fut marquée par l'éclat de cette immigration, par les nouvelles couleurs qu'avaient prises ses quartiers, dont notamment celui de " Houmet Al Andalous " au cœur de la médina.
Toutefois au 17è siècle ils se trouvaient acculés à quitter précipitamment l'Espagne car ils étaient encore plus persécutés et des édits d'expulsion furent officiellement pris à leur encontre, dont notamment celui du 28 décembre 1609, date à laquelle ils commencèrent à affluer vers les pays musulmans dont la Tunisie.
Ce flux migratoire, suscita chez certains musulmans tunisiens une certaine réticence, qu'ils expliquèrent par le fait que ces immigrés étaient originaires de pays de mécréants " Kafir ", ce qui constituait un prétexte pour justifier cette aberration.
Certains historiens parlent même de " brutalités et d' exactions " subies par ces Andalous lors de leur arrivée en Tunisie. Salignac, ambassadeur de France en Turquie avait signalé ces brutalités au Sultan turc, en lui écrivant ceci : " Les outrages et les pilleries que l'on fait à des pauvres Mores, est un brigandage si cruel et horrible, qu'il n'y a prétexte capable d'en excuser d'en faire justice "; en réponse la sublime Porte assura ledit ambassadeur, que justice et réparation seront faites pour toutes les victimes de ces exactions, et qu'il apporterait toutes les aides nécessaires à tous les Andalous, pour passer en Ifriqya en toute liberté et en toute sécurité.
En fait les mauvais traitements dont il s'agit, étaient des cas isolés, comme cela pourrait arriver en général, dans de pareilles circonstances.
En effet les premiers Andalous étaient bien accueillis, d'autant plus qu'ils étaient recommandés par le Sultan du Levant.
L'historien tunisien Ibn Abi Dhiaf, écrit dans son ouvrage " Al Ithaf ", que Othman Dey, le souverain de l'époque, accueillait ces Andalous en tant que musulmans dont il était du devoir de chacun, de les soutenir et de leur prêter main forte. Il leur attribua des terres qu'ils choisirent pour s'y installer. Par ailleurs les bateaux qui les amenaient étaient exemptés des droits et taxes d'entrée.
L'historien D.Latham,cite à ce propos un certain cheikh Abulgaith Alkhashash, qui se déploya pour aider les Andalous immigrés et les soutenir tant sur le plan moral que matériel. " Il n'y a que les croyants qui vous aiment ", s'exclamait-il. Il réserva une aide matérielle aux plus démunis d'entre eux et les avait logés dans sa " zaouia ".
Il faut dire qu'à leur arrivée, il y avait à un moment donné une certaine conjoncture défavorable, avec les séquelles de l'épidémie de la peste, survenue en Tunisie en 1605.
Sous Youssef Dey, qui succéda à Othman Dey , les choses allaient quelque peu changer, puisqu'il prit certaines mesures défavorables, en annulant par exemple, l'exemption fiscale, dont bénéficiaient des Andalous immigrés.
Ceux-ci protestèrent auprès de la sublime porte , qui donna l'ordre au souverain tunisien de ne leur réclamer, désormais, qu'un impôt correspondant au dixième des récoltes.
Le sultan turc écrivait au Dey de Tunis en ces termes : " Soyez sûrs de nos châtiments et reproches s'il parvenait à notre connaissance, que cette minorité a été agréssée contrairement à notre firman et notre sainte religion. "
Certains historiens vont même jusqu'à dire que la réussite des Andalous dans leurs diverses entreprises , avaient sucité la jalousie de certains Tunisiens qui commençaient à leur chercher des prétextes pour de plus en plus, les persécuter.Ils étaient vus par certains d'entre eux, tel que l'affirme A Sâadaoui, comme des colonisateurs européanisés, plutôt que des exilés déracinés et persécutés.
A. Raymond, parle d'un "établissement andalou à El Alia, qui comportait une inscription déplorant l'accueil et le mauvais traitement réservés aux immigrants par leurs coreligionnaires tunisiens "
Il ajoute par contre que ces inscriptions qui auraient été vues par Othman El Kâak et Slimène Mustapha Zbiss,n'ont pas été retrouvées.
En tous les cas, ces immigrés Andalous ont pu s'installer longtemps en Tunisie, tant dans la capitale qu'à certaines autres villes telles que Soliman, et s'investir dans les multiples activités commerciales et culturelles.
P.Granchamp, parlant d'apport des Andalous à l'activité militaire en Tunisie, sous Othman Dey,pour renforcer la course : " des documents consulaires de 1640, font état d'Andalous et plus particulièrement de Tagarins, incarcérés dans les prisons de Marseille en faveur desquels Mourad Dey intercède, ce qui implique bien une participation active à la course "
A la capitale, les Andalous s'installèrent du côté de Bab-Souika, la rue de Hammam Errmimi, et toute la région limitrophe appelée " El biga " qui serait une déformation du mot espagnol " Véga ". Les constructions andalouses sont surtout reconnaissables par les voûtes et les arcades. D'autres régions de la médina étaient habitées par les Andalous, tel qu'à Halfaouine, El Hafir, ou Souki Bel Khir.
Les Andalous avaient joué un rôle considérable dans le développement dans certaines activités commerciales et artisanales, dont notamment celles du tissage de la soie.
Ce qui nous amène à conclure que les persécutions dont semblaient avoir été l'objet, certains Andalous, n'étaient que des cas isolés et sans incidence sur l'expansion des Andalous en Tunisie.


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