D'un côté il y a Aqmi, et tous ses corollaires, pour ne pas dire ses commanditaires, -ceux à visage masqué », et les autres-, tapis dans leurs tanières en attendant l'heure d'agir, pour frapper, et faire le plus de mal possible, au nom d'une religion –la leur propre- qu'ils ont inventée pour servir d'alibi à leurs exactions, et dont ils se drapent, comme dans un habit de lumière, qui n'est cependant pas susceptible de cacher toute la noirceur de leurs hideux desseins. De l'autre côté, il y a un simple lapsus, que l'on veut révélateur, mais qui ne se transmuera jamais en un « morceau de fer dans un morceau de chair », et qui relève de l'humain. A moins de vouloir instituer la fonction de président de la République, quelle que soit, d'ailleurs, la latitude, sous laquelle il exerce ses fonctions, en statut de surhomme, on ne voit pas pourquoi cela doit lever un tollé de tous les diables, comme s'il y avait eu mort d'homme. Des hommes meurent, mais sur d'autres fronts... Et c'est sur cela qu'il faut focaliser toute notre attention. Pas sur un « dérapage » verbal qui nous rappelle, si besoin est, à notre humaine condition. Que celui qui n'a jamais péché... Parce que, lorsque sur YouTube, un certain Abou Obeida Youssef Annabi a l'outrecuidance de menacer, dans des propos qui ne prêtent pas du tout à équivoque, la Tunisie, et tous les Tunisiens qui n'auront pas prêté allégeance, à Daech et ses sbires, de mort imminente, il y a, effectivement lieu de s'inquiéter, sur l'avenir du pays, si cette peste n'est pas enrayée, illico-presto, avant qu'il y ait une contagion généralisée. Camus avait raison : le mal doit être combattu, jusqu'à ce que la menace rampante ne devienne plus qu'un mauvais souvenir. Mais combattu farouchement, sur un même front, uni et solidaire, comme les doigts d'une seule main, pour qu'il n'y ait pas de « ligne de fuite », susceptible de pervertir tous les efforts, et sacrifices consentis, par tout l'appareil sécuritaire intra-muros, pour que l'on ne vienne pas à « imaginer », Sisyphe heureux. Sisyphe doit parvenir à être, vraiment heureux. Et il ne pourra l'être, que si nous triomphons, définitivement de toutes les velléités de terrorisme qui essaiment sous nos douces latitudes. Le reste, c'est du temps perdu. Et le temps nous est compté, ô combien !