Ne pas les prendre au mot et faire comme si de rien n'était ; après tout, ça n'engage personne, enfin… ça les engage eux, qui ont l'outrecuidance de se comporter déjà comme en pays conquis, distillant leur haine dans des slogans obscurs, où le rejet de cet « autre », qui ne leur ressemble pas, est devenu ce leitmotiv, reconduit, d'une manifestation, l'autre, comme si le déni de l'existence de l'autre était la seule façon de justifier de leur propre existence, bâtie sur un seul fantasme: effacer , tout et tout recommencer. A leur manière, cela va sans dire… promenez-vous dans les rues de Tunis, ou ailleurs…, à Sejnane par exemple, ou à Menzel Bourguiba, si jamais vous avez le courage de vous y rendre, et vous allez croiser des créatures, étranges, comme venues d'un monde qui n'existe nulle part, sauf sur certaines chaînes satellitaires qui essaiment aujourd'hui, et où l'on reconnaît les mêmes costumes, abracadabrants appartenant à un monde, qui ne vous ressemble pas, à des univers, qui ne sont pas les nôtres depuis longtemps, et qui n'avaient plus cours sous nos latitudes, jusqu'à il n'y a pas si longtemps, avant qu'un séisme, d'une nature, indéfinissable, ne vienne faire trembler toutes nos assises. Ce n'est pas cela la révolution. Alors, qu'ils crient : « Mort aux juifs » ne nous étonne pas outre-mesure. Demain, ils crieront « Mort… » à tous ceux qui ne leur ressemblent pas, qui ne font pas partie de leur camp et qui refuseront de se plier à leurs « diktats » insensés, qui visent à transformer, une Tunisie, belle, de par sa diversité, en un deuxième Iran, mâtiné d'un zeste d'Afghanistan, si ce n'est le contraire. Il faut leur rappeler, que ces temps-là n'ont plus cours. Avec ou sans le consentement d'Ennahdha blanche comme neige.