Dans quelques jours les festivités marquant la 24 ème édition du Mois du Patrimoine seront clos. Et comme à l'accoutumé, l'Association d'Histoire et d'Archéologie de Kroumirie de Tabarka a dressé une manifestation digne de cet évènement comportant essentiellement une conférence qui sera donnée par la chercheuse Amani Belhi ayant pour titre « les valeurs symboliques du corail » suivie d'une projection de photos en rapport avec le thème de la conférence et ce le vendredi 15 mai 2015 à la Maison de la Culture de Tabarka. Ce n'est pas tout car l'association précitée et en étroite collaboration avec la Bibliothèque publique et la Délégation Régionale du Tourisme et l'Association écologique a dressé une sortie archéologique, écologique et touristique au Fort Génois qui sera commentée par l'historien de Monji Abaïli. Cette sortie est réservée uniquement aux lycéens, collégiens et aux membres des associations et les places sont très limitées. Le corail ou «le sang de la Bergère» Une des grandes richesses de Tabarka, et qui a fait sa spécificité est le corail. La branche de corail est devenue l'effigie symbolique de Tabarka. Et le corail a sa propre histoire. C'est un animal des mers chaudes, fixé aux profondeurs et constitué par une colonie de polypes sur un axe calcaire. Il est connu depuis l'aube de l'humanité. Zarathoustra, 15ème siècle avant J.C. parle du corail qui est déjà utilisé en Asie Mineure comme breloque magique. Selon certains, le mot corail viendrait du mot sanscrit « Kura » qui veut dire rouge. Il dériverait, vraisemblablement de l'arabe « garal » qui signifierait petit caillou ou amulette. La méthode employée pour la pêche du corail est toujours la même que celle décrite par le géographe Ibn Hawquel, on se sert encore de « l'ingénium » appelé communément croix de Saint-André. Constituée par deux bras de bois déposés en croix autour d'un axe et immergés par un contre-pied, une pierre, elle était destinée à racler les bancs et en détacher les fragments du corail qui seront récoltés par des filets attachés à la croix. Aussi les corailleurs firent-ils l'habitude d'utiliser des engins beaucoup plus destructeurs, les grattes ou casseroles. Ces croix étaient munies de racloirs en fer et des poches de filet où s'entassaient les coraux et elles sont responsables de l'appauvrissement des fonds coralligènes. Cette forme de pêche du corail est actuellement interdite et remplacée par la pêche à la plongée sous marine.