C'est dans un bâtiment qui regorge d'histoires datant des années soixante que l'art urbain montre toute sa splendeur au cœur du centre-ville de Tunis. Une nouvelle galerie intitulée «32 Bis» vient d'ouvrir ses portes dans un espace réaménagé alliant merveilleusement l'architecture hollandaise de l'époque et le style contemporain de l'art urbain. Cette jolie tour de 3 étages viendra, désormais, offrir son hospitalité à toutes les œuvres artistiques d'art urbain. A l'occasion de l'ouverture qui a eu lieu vendredi 5 juin 2015, «32 Bis» abrite déjà une expo intitulée «Urban Project». Une dizaine d'artistes célèbres à l'échelle mondiale ont fait la joie des visiteurs. L'on pouvait tomber admiratifs sous le charme attrayant des œuvres insolites du calligraphe tunisien El Seed et de ses contemporains. L'on a pu se laisser charmer par les œuvres inédites du calligraphe tunisien El Seed. Les autres tableaux étaient, pour le moins que l'on puisse dire envoutants. Des artistes comme DaBro, Btoy, Brusk, Shoof, Pantonio, David de la Mano, Inkman, Shoof, Wise2 et Swoon. Des artistes que l'on a vus déjà à l'œuvre l'an dernier à la Tour Paris 13 ou encore l'été dernier lors du méga-projet «DjerbaHood». Un concept atypique qui a redonné une seconde vie aux villages délaissés et aux maisons d'antan. Le tout premier musée à ciel ouvert de Street art. L'ouverture de la galerie «32 Bis» est un véritable baume pour le cœur face aux fermetures récurrentes d'espaces culturels ces derniers temps... Des performances artistiques novices à saluer Ils s'appellent Yosr Ben Ammar (Kanvas art gallery et Hope contemporary) et Mehdi Ben Cheikh (Galerie Itinerance, Paris). Tous les deux promoteurs tunisiens, ils ont décidé de se lancer dans cette belle aventure artistique atypique : ouvrir en Tunisie une nouvelle galerie dédiée au Street Art. La belle et majestueuse bâtisse servant autrefois de la succursale Philips, se situe au cœur du centre-ville de la capitale de Tunis. Une demeure insolite abandonnée depuis bien longtemps mais qui renaît grâce à l'ingéniosité et la fougue de la jeunesse tunisienne. Trois étages de pur bonheur et d'émerveillement. D'emblée, l'on est d'ores et déjà imprégné par cette nouvelle expérience esthétique des lieux. Un festival de couleurs éclatantes, de formes et de courbes majestueusement peintes ou créées vous fascinent. De prime à bord, on tombe sur une salle où sont exposés des livres retraçant le travail de ces célèbres tagueurs tunisiens, africains, français, brésilien et bien d'autres. Cette dizaine de mains de street artistes a créé son oeuvre sur place dans le cadre de l'expo «Urban Project». Une exposition qui durera jusqu'au 4 juillet 2015. Chaque salle contient une panoplie d'œuvres aussi différentes les unes que les autres. Au milieu de chaque espace, une pouffe blanche et sobre est joliment installée de manière à inviter les visiteurs le temps de marquer une halte, de se poser et de contempler sreinement chaque œuvre. Le vernissage s'est déroulé dans une ambiance assez particulière. Une pléiade d'artistes, de créateurs et de personnalités tunisiennes et étrangères connues était venue admirer ce nouveau concept. Visages illuminés par tant de couleurs et d'ingéniosité artistique, le sourire aux lèvres, ils discutaient entre eux devant chaque œuvre. En l'espace de quelques minutes, la bâtisse abandonnée de par le passé, retrouve tout son éclat. Un monde fou pénètre les lieux. Chacun était saisi et obnubilé par les grafftis, les tableaux et les calligraphies faites sur toile, sur le mur ou sur d'autres matières. En arpentant les escaliers à la découverte du reste des salles, on est saisi par cette pensée spéciale aux matériaux utilisés par les artistes. Ils sont tout simplement logés amoureusement dans une vitrine et se lovant avec les livres qui retracent le travail des street artistes de Djerbahood et des œuvres d'El Seed. D'ailleurs, une petite salle est consacrée à ces ouvrages. Un vidéoprojecteur projette des images réelles de ce que fut l'aventure de l'art urbain à Djerba. Un énorme moment d'émotions pour ceux qui y étaient et de regret pour ceux qui ont raté cette manifestation grandiose.