Un numéro. Mais derrière il y a un visage, un nom, une histoire. Une infinité d'histoires. Une vie. Qui tient dans le creux d'une main. C'est si fragile une halte au soleil sous les auspices de Daech... Trente- neuf morts. Rien qu'à Sousse. Sans compter les blessés... Car, la constellation stellaire de l'E.I, hélas, se comptabilise en carnages successifs, chaque horreur dépassant l'autre, sur l'échelle des crimes accumulés. En masse. Parce qu'il en faut pour nourrir l'ogre sanguinaire, qui se plaît dans le raffinement de son «modus operandi», et se complaît dans l'extension du domaine de l'horreur planifiée, frappant à chaque fois plus fort, pour faire le plus de mal possible, sans états d'âme, presque sans sourciller, avec la froide détermination des assassins et la pleine satisfaction du devoir accompli... Le même jour: le Koweït, la Tunisie, la France..., au nom de l'Islam qui n'y est pour rien dans cette affaire. Un immense malentendu ! Le ciel ? Allons donc: toute cette barbarie, toutes ces exactions commises au nom de la religion qui s'en lave les mains, ô combien !, elles ne font pas que paver l'enfer d'intentions mortifères, elles alimentent les feux de la géhenne, en réduisant en cendres les cœurs des survivants. Rescapés de l'horreur qui courent vers l'avion en partance, comme un certain vendredi funeste à Sousse, oserons- nous, leur parler de résilience! Une plaie, à l'intérieur d'un corps vivant. Il faudra la suturer. Et couper sans hésiter tout membre gangrené. Ce qui s'est passé à Sousse, tout comme ce qui s'est passé au Bardo, ne fera pas fléchir la Tunisie. Le pays refuse d'être mis à genoux. Il ne s'alignera pas. Ne cèdera pas à la peur, parce que des fous furieux sous la bannière de Daech ont décidé sa mise à mort. Par respect pour tous ceux qui sont tombés sur son sol. Qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs. Car une vie humaine est précieuse et les assassins ne respectent que l'abjection. Ils sont l'abjection. C'est d'ailleurs elle qui guide leurs pas... Par un clair vendredi du mois de juin, à Sousse, ils ont osé souiller le ciel si bleu... Ils n'auront pas le dernier mot.