Les Etats-Unis d'Amérique sont pratiquement à contre courant des aspirations populaires dans le Monde arabe et musulman et ce, depuis de longues années. Ils ont toujours une longueur de retard sur les événements. Mémoire du temps présent : M.Kerry « not welcome » en Egypte L'Amérique en déficit stratégique ! Les Etats-Unis d'Amérique sont pratiquement à contre courant des aspirations populaires dans le Monde arabe et musulman et ce, depuis de longues années. Ils ont toujours une longueur de retard sur les événements. C'est, peut-être, le gigantisme de cette grande puissance pourtant connue pour avoir les ordinateurs les plus puissants de la terre et les plus grands cerveaux du globe. La gestion de la guerre froide avait propulsé l'objectif de détruire l'empire soviétique au premier plan de la stratégie américaine. Et comme la fin justifie les moyens, on a encouragé les « jihadistes » afghans à porter des coups sévères au régime de Néjibullah qui fut chassé du pouvoir. Mais la mauvaise surprise et elle est de taille pour les Américains, Chah Messaoud, le chef éclairé afghan, leur allié, est lui-même assassiné et les Talibans s'installent à Kaboul. Encore une fois, les Américains ont, certes, atteint l'objectif d'affaiblir les Russes-Soviétiques, mais ils héritent d'un ogre autrement plus difficile à circonscrire et à abattre : le terrorisme d'El Kaïda. C'est comme cela et la nature a horreur du vide, les Américains vont payer le prix fort en vies humaines et en moyens financiers pour essayer de stopper la progression vertigineuse de l'islamisme radical perçu de plus en plus comme le seul moyen de « libérer » le monde arabo-musulman du despotisme et de la corruption de ses dirigeants soutenus par l'Amérique elle-même. Double contradiction, machiavélique diriez-vous, d'un côté on arme et on finance la rebellion islamiste radicale et de l'autre on soutient les dictateurs en espérant qu'ils pourront contenir les assauts des vagues islamistes de plus en plus aguerris aux combats des villes et envahissant, telles des laves volcaniques les espaces les plus inaccessibles d'Orient et d'Afrique du Nord. Puis, vint le « printemps arabe » avec cette profonde aspiration des peuples et des élites à la liberté et à la démocratie. Une aubaine et un don du ciel, pour l'Amérique : Enfin, le monde arabo-musulman va accéder aux valeurs universelles telles que codifiées par les révolutions anglaise, américaine et française au 18ème siècle. Mais, là encore, l'Amérique est en retard d'une longueur. Au lieu d'encourager le processus de démocratisation en exigeant des nouveaux dirigeants du Printemps arabe, de respecter les vraies ambitions et les valeurs qui les ont portées au pouvoir, et de concrétiser l'évolution de ces pays vers la démocratie aux normes universelles, elle a tout simplement abandonné ses vrais « alliés » les démocrates pour cautionner indirectement l'Islam politique radical dans ces pays. L'Amérique gère encore une fois la faillite de sa stratégie presque toujours en déphasage des aspirations des peuples arabes et leurs élites démocratiques. Le voyage de M. Kerry, fraîchement intronisé au Département d'Etat américain à la place de Mme Hilary Clinton, en Egypte, s'est terminé en queue de poisson. Les mêmes manifs... les mêmes slogans anti-américains depuis que le monde est monde : « Kerry go home... you are not welcome in Egypt »... etc... C'est le prix que l'Amérique paie et paiera encore à soutenir les dictateurs. Hier, c'était Moubarak. Aujourd'hui, c'est Morsi qui s'approprie l'Etat égyptien au nom de l'Islam. Les stratèges américains finiront-ils par comprendre que leur seul salut c'est leurs propres « valeurs » celles de l'Amérique éternelle des fondateurs : La démocratie et la liberté ! C'est le seul produit qu'ils devraient promouvoir dans le monde et en terre arabe et musulmane. En tout cas, pour le moment, ils sont en déficit stratégique... !