Cela a valeur de symbole. Et cela revêt une importance capitale, en cette heure cruciale où il appartient à la communauté des Hommes, de montrer sa solidarité, à chaque fois qu'un acte terroriste est commis quelque part, et qu'il est commis au nom de Dieu, avec une indécence qui n'a d'égale que l'horreur des crimes perpétrés à chaque fois. Et qui se réclament du religieux lors-même que leur caractère, autrement crapuleux et sanguinaire, n'appartient qu'à un seul registre : celui de la barbarie, bête et brutale, ignare et assassine, qui dessine une cartographie territoriale s'appuyant sur l'arbitraire d'un fondamentalisme religieux, qui réfute l'Autre, du simple fait de sa différence. Différence confessionnelle, ou culturelle, ou cultuelle, tout est bon à prendre pour ces extrémistes d'un pseudo-Jihad qui ne s'appuie, en réalité que sur sa propre logique, qui est une logique démentielle puisque la mort y est toujours, d'une façon ou d'une autre, au rendez-vous. C'est pour dire « Non » au terrorisme, quelques que soient les couleurs qu'il revêt ; définitivement « Non » aux terroristes aux abois, qui croient avoir emportés une victoire, après le carnage du 18 mars dernier au Musée du Bardo, qu'une grande marche, est prévue ce dimanche 29, devant réunir, outre la société civile, nombre de chefs d'Etats étrangers, ( à ce jour, seul le président français, François Hollande, ainsi que le président palestinien, Mahmoud Abbas auraient donné confirmation) et de représentations diplomatiques de pays amis : manière d'exprimer leur solidarité, et d'apporter leur soutien au peuple tunisien, qui vient de vivre une dure épreuve, menaçant la survie de sa transition démocratique, certes ébranlée dans ses fondements mais gardant toujours le cap, au grand dam de tous ceux qui verraient plutôt d'un très bon œil, son naufrage, comme celui de tous les pays qui ont connu un « printemps arabe », plutôt meurtrier hélas !, et auxquels ont été organisés, en guise d'encouragement, des funérailles de première classe. Mais le coup porté à la Tunisie, tout comme celui qu'a connu la France au mois de janvier, avec l'attentat de Charlie-Hebdo, et celui de l'hyper-cacher de la Porte de Vincennes, est de nature à la renforcer dans ses convictions : à savoir que l'on ne badine pas avec la démocratie, et le respect de toutes les différences qui sont les socles d'une République qui refuse les appels de phare, aveuglants et aveugles, d'une internationale du crime qui se revendique de la religion, de l'Islam ici en l'occurrence, alors qu'elle ne fait que le souiller, en en pervertissant le sens à outrance, histoire de se donner l'absolution. Il s'agit, en se montrant solidaires les uns avec les autres, sous la bannière de la paix et du respect de l'humain en chacun, toutes latitudes confondues, de lui administrer plutôt « l'extrême-onction », et le plus tôt sera le mieux. Il va sans dire que respecter l'Autre dans sa différence, ne doit pas se faire à deux vitesses. Et c'est en ce sens que l'arrivée parmi nous, depuis jeudi, de la délégation française représentative des trois religions monothéistes, conduite par l'écrivain français, d'origine Polonaise Marek Halter, pour marquer sa solidarité avec la Tunisie, doit être vécue ici, comme un signe fort, et un symbole d'espoir. Car, la réconciliation, comme le préconise d'ailleurs l'écrivain, dans son dernier opus paru en février dernier (Réconciliez-vous ! Ed. Laffont) puisqu'il y a « fracture » mais elle ne relève certes pas de la fatalité, est non seulement possible mais à portée de main. Elle serait même, seule garante de la pérennité d'une humanité, qui n'a de cesse de se déchirer, lorsqu'il serait plus simple, et ô combien porteur, de s'incliner devant la paix.