Bien loin la poésie; par-delà les nuages, là où les mots n'ont plus cours... Il nous faut pourtant comprendre, et c'est un exercice périlleux. Alors on ne sait pas s'il sera profitable. On ne vous promet rien. De la haute voltige ? Peut-être. Ou sûrement. Un miracle aussi. Reconduit à mesure. Quelque chose qui s'apparente à des instants de grâce toujours recommencés. Parce qu'elle tourne, que c'en est énervant des fois. Elle pourrait compatir, marquer un temps, une pause, faire mine de s'attendrir. Eh bien non !! Elle continue de tourner. Il faut la comprendre aussi l'honorable doyenne. Elle en a vu d'autres depuis que le monde est monde, et elle s'est faite une raison. Cela finit toujours par se décanter. Patience, semble-telle dire à chaque rotation : il y aura d'autres étés. Ceux-là seront de blé et de semailles. Il faudra alors se réinventer. Tout réinventer... Persévérance. Cela coûtera ce que cela coûte, mais jamais ils n'auront le dernier mot. Ils ne l'ont jamais eu. Autrement, la terre se serait arrêtée de tourner depuis longtemps déjà... Des temps immémoriaux. Car les hommes, dans leur infinie sagesse, s'accommodent parfois très mal de leur bonheur ici-bas. Du coup, ils inventent un jeu de guerre, sale et méchant, pour s'étriper joyeusement à qui gagne perde, à feu et à sang, dans l'horreur convoquée. Jusqu'à la prochaine fois. La terre s'en est toujours remise. Et les pendules, ah le tic-tac des pendules !, qui s'affolent, comme un cœur qui bat la chamade, au risque de s'arrêter... Il faudra les remettre à l'heure juste. Et la terre ? Sur orbite. Et l'Homme ? Renvoyé sur les bancs de l'école, avec l'espoir qu'il retrouvera l'innocence première, pour retrouver un monde, à hauteur d'enfant. Ce serait merveilleux...