Sur le thème de « Métamorphosis », le peintre déclame un poème surréaliste : métamorphose, met-mort fuse, mais Amorphe...Mes tas morflent, Meta mort fausse ...Mes âmes mortes fusent... Ibrahim Matouss se déclare libre de délirer, car l'art n'est-il pas délire ? Il n'y a rien de plus sinistre qu'un clown triste. Et pourtant, ceux de Ibrahim Matouss sont plus dérisoires, plus poétiques, plus attendrissants que lugubres. Que dénoncent-ils ces personnages dont l'artiste a fait son leitmotiv ? Sans le lui demander, on pourrait interpréter ces masque de carnaval comme une dénonciation de la vanité des choses, une remise en orbite de ces baudruches qui croient jouer dans la cour des grands et qui ne sont que des Augustes pathétiques. Est-ce cela qu'il a voulu dire, l'artiste, ou est-ce cela que nous voulons y voir ? Le spectateur, n'est-il pas libre d'inventer le sens du tableau ? Lui, Ibrahim Matouss se déclare libre de délirer, car l'art n'est-il pas délire ? Sur le thème de « Métamorphosis », il déclame un poème surréaliste : métamorphose, met-mort fuse, mais Amorphe...Mes tas morflent, Meta mort fausse ...Mes âmes mortes fusent... Sur panneaux de bois brûlés, soigneusement sélectionnés pour avoir vécu, patinés, souvent percés de clous d'une mémoire antérieure, il incruste ses personnages. La technique est complexe, longue et ardue. Ce n'est qu'après une lente préparation qu'il y lâche ses personnages, et, par contraste avec la matière, leur donne apesanteur et déséquilibre. Les personnages flottent dans les limbes d'un non-être, à la frange des univers. Les clowns ont la tête en bas, ce qui n'est pas forcément leur état naturel. Vous pouvez aimer. N'essayez pas toujours de comprendre.