Malgré des améliorations, la visite technique des voitures demeure un véritable calvaire annuel pour des dizaines de milliers de propriétaires de véhicules, notamment dans le Grand Tunis où est concentré le gros du parc automobile en Tunisie, alors qu'il n'existe dans le Grand Tunis que trois centres publics de visite technique relevant de l'administration du transport, à l'Ariana, Séjoumi et Ben Arous. Le règlement exige que chaque voiture dont l'âge a dépassé trois ans doit être soumise, chaque année, à une visite technique dans l'un des centres de visite technique relevant de l'administration du transport. Aussi, les trois centres de visite technique du Grand Tunis connaissent quotidiennement et à longueur d'année un grand encombrement. Leurs propriétaires les amènent et doivent attendre, des premières heures de la matinée jusqu'à 14 heures de l'après midi, dans des longues queues comptant chacune jusqu'à 100 voitures, que leur tour arrive pour faire passer leurs voitures devant les appareils d'examens sous le contrôle des agents techniques affectés à ces centres. L'attente dure plus de trois heures. Un agent du centre de l'Ariana nous a indiqué que ce centre, à lui seul, reçoit quotidiennement entre 500 et 550 voitures. Pour passer la visite technique, le propriétaire de la voiture est tenu de payer 22 dinars 800 à titre de frais. Quand enfin son tour arrive après avoir enduré toutes les affres d'une longue attente en plein air, été comme hiver, dans les conditions signalées, il attend le résultat des examens qui peuvent être positifs et se terminer par la remise du certificat de visite technique valable pour une année et attestant que sa voiture est exempte de défaillances graves dans ses principaux systèmes à même de constituer un danger pour la sécurité routière, à l'instar du système des freins, des feux, ou encore l'état des roues, comme ils peuvent être négatifs et établir que la voiture souffre de quelques défaillances. Dans ce dernier cas, le propriétaire doit procéder à la réparation de ces défaillances et revenir au centre prouver qu'il avait procédé aux réparations commandées. Il a trois jours pour le faire, sans quoi il doit payer de nouveau les frais de la visite technique. Une fois obtenu, le certificat est collé sur la pare-brise comme la vignette. Importantes dépenses d'argent Toutefois, les propriétaires de voitures nous ont dit qu'ils s'attachent souvent à préparer, à l'avance, leurs voitures pour ce rendez-vous annuel afin d'obtenir le certificat de visite technique dès le premier coup, en présentant, au préalable, la voiture aux stations et ateliers de maintenance, de réparation et de diagnostic des voitures appartenant aux privés, afin de s'assurer de son bon état et réparer les défaillances que pourrait révéler ce premier examen. Ils supportent, à cette occasion, d'importantes dépenses d'argent qui atteignent des centaines de dinars, comme un propriétaire nous l'a dit en signalant qu'il avait dépensé plus de 500 dinars pour cet examen préalable volontaire, avant de venir au centre, afin d'éviter les souffrances d'un deuxième calvaire d'attente et obtenir le certificat du premier coup. Les prix des pièces de rechange des voitures ont beaucoup augmenté, ainsi que les frais de réparation et de maintenance qui ont atteint des niveaux excessifs. S'agissant des agents des centres de visite technique, ils ne cachent pas, de leur côté, la difficulté de la situation pour eux et pour les propriétaires de voitures, à la fois. Ils avaient observé deux grèves pour demander une amélioration des conditions de travail et de leur situation matérielle et professionnelle. D'autant que l'administration a conçu le projet de création d'un quatrième centre dans le Grand Tunis mais qui n'a pas été réalisé jusqu'à présent. Les agents se plaignent aussi d'un manque dans leur nombre, au vu de l'accroissement de la demande au service de visite technique des voitures. Concernant la possibilité de privatiser ce service et de faire participer les privés au moins à l'accomplissement de quelques opérations, sous le contrôle et la supervision de l'administration, afin de décongestionner les centres publics, un agent nous a dit que la privatisation risque d'entraîner l'augmentation des frais de la visite, ce qui n'est pas dans l'intérêt du citoyen moyen, ajoutant que l'administration avait proposé aux privés de participer à l'opération relative au parallélisme des roues, à condition de supporter les conséquences de tout abus pouvant être enregistré, à ce niveau, mais ils ont refusé. Le même agent a préconisé le rétablissement du régime de la visite technique sur rendez vous, en payant des frais appropriés, supérieurs aux frais ordinaires, et ce à travers l'affection d'une séance spéciale et d'une équipe spéciale à ce genre de prestation indiquée pour les femmes, les personnes âgées et pour tous ceux qui ne peuvent pas supporter les longues attentes.