L'encombrement qui entrave depuis des années le bon fonctionnement du service de la visite technique des voitures s'est aggravé, ces derniers temps, tournant au calvaire pour les usagers parmi les propriétaires de véhicules et les agents des Centres d'examen. Pour le Centre de la visite technique de l'Ariana, un usager doit attendre plus de trois heures , dans des conditions pénibles, pour que son tour arrive. D'après les agents du Centre, quelque 500 voitures passent quotidiennement l'examen de la visite technique, en l'espace de six heures, de 8 heures du matin à 14 heures, et il en va de même , pratiquement, pour le Centre de Séjoumi, au sud de Tunis. Ces deux Centres couvrent l'ensemble de la région du Grand Tunis qui abrite pourtant la grande partie du parc automobile national. Des citoyens et des usagers rencontrés dans les files d'attente nous ont exprimé tout le mal qu'ils sont tenus de supporter pour passer la visite technique de leurs voitures, proposant la privatisation de ce service public en vue d'améliorer les prestations dans ce domaine, à travers l'octroi d'agréments à des stations de maintenance automobile convenablement équipées pour procéder à la visite technique réglementaire des voitures, selon un cahier des charges. Mais chose bizarre et étonnante, après la Révolution, d'autres citoyens soutenus par les techniciens du Centre ont dit craindre la résurgence des pratiques de la corruption pour obtenir aisément le certificat de la visite technique valable pour un an, auprès des prestataires privés agréés D'ailleurs, à entendre les citoyens à ce sujet, la corruption sévirait, toujours, partout, à grande échelle. Les mauvaises habitudes sont difficiles à déloger, toutefois. Il s'agit d'un risque à prendre, car le spectacle offert, quotidiennement, aux Centres de la visite technique de Tunis, est vraiment « indigne » d'un pays ayant derrière lui 55 ans d'œuvre de développement soutenu. Au Centre de la visite technique de l'Ariana, les usagers parmi les propriétaires de voitures viennent, quotidiennement, faire la queue dès cinq heures du matin, devant l'établissement, en attendant son ouverture, puis une fois le Centre ouvert, commence l'avance infernale des voitures pour l'examen, rangées en deux files d'attente, alors que le Centre est doté de quatre couloirs d'examen, trois pour les voitures légères et le quatrième pour les camions. Or, le premier couloir des voitures particulières ne fonctionne pas, en ce moment, ce qui a compliqué davantage la situation. Au fur et à mesure qu'une voiture s'engage dans le couloir pour passer l'examen, celle qui est derrière la suit, et ainsi de suite, de sorte que la progression générale se fait au pas. Les conducteurs ou usagers qui viennent après 9 heures doivent mettre au moins trois heures à progresser ainsi au pas pour qu'ils arrivent devant le couloir avec leurs voitures qu'ils remettent alors aux examinateurs, pour les examiner. La chaleur accablante de l'été a augmenté la pression sur tout le monde. La visite de chaque voiture prend plus de dix minutes, comportant le contrôle de tout le système essentiel de la voiture (carosserie, freinage, amortisseurs, équilibrage des roues, ripage, échappement, direction, feux etc.). Réparation et après Pour une bonne partie des voitures, des défauts sont constatés qu'il faut réparer et en rendre compte de nouveau aux examinateurs, en revenant le lendemain ou les jours suivants subir le même calvaire. Le propriétaire de la voiture à réparer dispose de 48 heures pour faire les réparations nécessaires et revenir passer l'examen sans avoir à payer, de nouveau, les frais perçus à cet effet, et fixés à 20 dinars par voiture. Autrement, il doit verser de nouveau 12 dinars supplémentaires pour le constat des réparations et l'obtention du certificat de la visite technique, si tout va bien. Le certificat est valable pour un an, à partir de la date de sa remise. Toutes les voitures et les divers véhicules ayant dépassé trois ans d'âge sont astreints à effectuer la visite technique réglementaire, une fois par an, au terme de la fin de validité du certificat en vigueur.