Dhafer Youssef a clôturé triomphalement sa tournée estivale, interprétant, en avant première nationale, son dernier projet Birds Requiem, dans un théâtre d'Hammamet affichant complet. Cet album s'appréhende comme un soupir eternel: sur des sonorités ancestrales aux arrangements modernes, voix et notes s'envolent, aériennes et intimes... ce grand virtuose nous a épatés par un horizon de notes et un univers mêlant, tunisien, oriental, jazz. Il nous a fait découvrir son amour et sa passion pour le Oud. Accompagné par quatre musiciens, ce grand maître enchanteur nous a présenté un répertoire riche, dont la musique allie puissance et légèreté. Ses interprétations étaient plaintives et fortes, aptes à faire passer leur message à la perfection. Youssef essaie de mettre à chaque morceau, du cœur et de l'énergie. De temps à autre, le luth surclasse le tout par des solos remarquables. Le public ému applaudissait ce musicologue à la voix limpide à la tessiture extraordinairement étendue.. . La relation entre Dhafer et son instrument est très forte. Le oud, dira-t-il est le centre de sa musique et de ses chansons. Piano, Guitare et percussion, le mélange était fabuleux. Les notes étaient claires et chaque instrument était audible d'où une exécution équilibrée. Dhafer invente un univers onirique empruntant sa poésie et son sens de l'espace autant au jazz, à la musique classique européenne qu'aux traditions méditatives orientales. Ici un solo, puis des plages d'échanges de jeu à deux, le piano au centre, les guitares à la périphérie. Sa voix, fragile et majestueuse a ébloui ses fans, venus l'applaudir à chaque tube. Ses touches expriment des tableaux multicolores, une sensibilité et des couleurs d'ici et d'ailleurs avec des influences parfois mystiques, appréciées par l'assistance. Chaque note raconte une histoire. Dans un seul morceau, on écoute différentes facettes de cette musique authentique. Des morceaux dédiés à Aouled Ahmed et autres ont retenu un grand public, connaisseur et enivré par cette musique belle et innovante et qui a tenu à saluer ces musiciens par des bravos et des applaudissements. Au fur et à mesure, l'ambiance se fait plus festive, le rythme plus tonique et l'atmosphère plus allègre. De temps à autre, le public vibre avec ces airs mystiques avec des solos remarquables, Egal à lui-même et très gai, ce téboulbien a su résonner la poésie envoûtante de son oud dans les contextes les plus variés, du jazz dans tous ses états aux différentes traditions musicales orientales et méditerranéennes. Et la fête du Oud continuait avec ce poème d'Abou Nawas . « Mon amour pour le vin est le fil qui me permet de rester entre profane et sacré sans jamais tourner le dos ni à l'un ni à l'autre », explique –t-il au public. Nourri de soufisme et d'électro-jazz, la musique de Jasser est une méditation voluptueuse. Elle est intense. L'artiste se laisse pétrir de toutes les influences, au gré des rencontres. La communion avec son public était intense. Cette clôture a tenu ses promesses .Un grand merci au public de Hammamet qui n'a pas manqué le rendez-vous et qui a fait de cette édition un véritable élan vers un avenir encore plus heureux.