Depuis deux jours, la Cité des Sciences accueille la première Ecole d'été sur la Migration en Tunisie portant sur le thème «Défis et opportunités de la migration dans le contexte Tunisien». Une initiative inédite organisée, du 14 au 19 septembre, par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), en partenariat avec l'Institut National pour le Travail et les Etudes Sociales (INTES). Elle vise à offrir un espace de partage d'expériences et de connaissances à des experts et chercheurs nationaux et internationaux travaillant sur cette thématique. Au programme de l'Ecole d'été sur la migration, un riche programme de conférences, d'ateliers et de modules de formation animés par des experts, chercheurs et des représentants d'institutions publiques et organisations internationales. En bénéficieront une cinquantaine de personnes, sélectionnées par un comité scientifique. Parmi elles, des cadres de la fonction publique, des étudiants en master, des doctorants ainsi que des acteurs de la société civile. Pendant six jours, conférenciers et participants auront l'occasion de débattre moult sujets se rapportant à la migration en tant que phénomène mondial mais aussi en tant qu'actualité qui retient aujourd'hui plus que jamais l'attention de l'opinion internationale avec l'exode massif des réfugiés syriens qui tentent de rejoindre le sol européen pour échapper à l'enfer de Daech. Les journées d'étude s'articuleront autour de six thèmes majeurs : le contexte international et la gouvernance, les statistiques de la migration, les droits et mobilité, la protection et enfin la connexion entre migration et développement. Parmi les intervenants, des spécialistes tunisiens dont le Directeur Général de l'émigration et de la main d'oeuvre étrangère au Ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi, le Directeur Général de l'Observatoire National de la Migration, le Directeur à la Direction Générale de sécurité sociale au Ministère des Affaires Sociales mais aussi des experts de Genève, de Paris, de Rome, de Washington, d'Agadir, de Bruxelles, de Beyrouth... Boom migratoire Actuellement, plus de 200 millions de personnes travaillent et vivent en dehors de leurs pays. L'Afrique et l'Asie sont les deux plus importantes zones de départ. L'Europe, l'Amérique du Nord et les pays du golfe sont les principales zones d'arrivée. Jusqu'en 2005, les chiffres étaient presque constants mais les révolutions survenues dans certains pays arabes et la menace terroriste de la nébuleuse djihadiste Daech ont vite fait de changer la donne. En 2005, on comptait 19,4 millions de migrants annuels. En 2015, alors que l'année n'est pas encore achevée, on en compte presque le triple, soit 52,9 millions. Dans le monde, le quart des migrants sont des réfugiés et des demandeurs d'asile. Parmi les 10 pays ayant émis des réfugiés en 2014, on retrouve la Syrie en tête avec presque 8 millions d'individus, suivie de la Colombie avec 6 millions et l'Irak avec environ 4 millions. Quant à la Tunisie et au lendemain de la révolution, le pays a connu une expérience migratoire inédite. Il est ainsi devenu, en parallèle, une zone de départ pour des dizaines de milliers de jeunes en direction de Lampedua et une zone d'arrivée avec l'arrivée sur le sol tunisien de centaines de milliers de libyens et de travailleurs étrangers fuyant les conflits ayant éclaté en Libye. Par ailleurs, Belgacem Sabri, Secrétaire d'Etat à l'Emigration et à l'Intégration sociale, a indiqué que la Tunisie a accueilli jusque-là 4.000 réfugiés syriens, ajoutant que, vu les conditions socio-économiques actuelles, il était impossible d'en accueillir plus pour le moment.