« Si vite que coure le mensonge, la vérité un jour le rejoint. », dit-on pour rire de nos inepties et nier nos fausses illusions. Quoi qu'il en soit le mensonge est là, vieux comme le monde. Il y a le mensonge par ignorance ou encore par omission. Le mensonge par mégarde. Il y aussi le mensonge prémédité, qui sert à induire en erreur autrui, à manipuler l'Homme que nous représentons et à justifier la bêtise humaine. Mais une chose est sûre : le mensonge appelle le mensonge. Et la capacité de débiter les mensonges les plus insensés varie d'une personne à une autre. Il y a ceux qui s'installent confortablement dans le mensonge pour en construire ladite « opinion publique ». L'opinion publique serait cet artefact dont a parlé l'éminent sociologue Pierre Bourdieu. Elle est cette production humaine factice qui dit que la majorité des citoyens partagent la même idée sur un sujet pour légitimer une politique et renforcer les rapports de force qui la fondent ou la rendent possible. On se rappellera bien entendu d'un vibrant ‘'J'accuse'' d'Emile Zola qui au milieu d'un temps défavorable au peuple juif, a pu élever sa voix de la vérité la plus absolue celle qui ébranle les consciences endormies et éveille de sa longue léthargie une humanité au visage de l'épouvante. Dans son vaillant écrit au Président de la République qu'il publiait dans un journal L'Aurore, l'auteur rappelle à celui-ci dont l'étoile, « si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des tâches... ». Ne serait-ce que du mensonge à l'égard du capitaine Dreyfus qu'il est question. Emile Zola dénonce une affaire dans laquelle on juge coupable une personne pour un crime qu'elle n'a pas commis : Dreyfus a été injustement accusé de haute trahison pour avoir été né juif. Et si le judaïsme et le peuple juif servaient durant un temps de bouc émissaire de tout le mal qui sévissait dans le monde, il est au tour de l'Islam et des Musulmans de plonger dans le même sort. Journaliste de premier plan et en grand observateur du sujet humain Edwy Plenel écrit aujourd'hui « Pour les Musulmans » tout comme son prédécesseur Zola ayant écrit « Pour les juifs ». Au-delà du fait de rétablir la vérité sur une injustice humaine, il est question de refuser d'aliéner son existence et d'abandonner son être aux âmes malintentionnées. L'auteur qui a animé une rencontre à l'Institut français de Tunisie samedi dernier a pu traiter d'un sujet d'actualité brûlante qui fait polémique et qui dérange les certitudes les plus certaines des uns et des autres : l'islamophobie en France. Et si on commençait par balayer devant chez soi. L'Islam et l'islamophobie en Tunisie ? « J'accuse » ... de toutes mes forces ! Et pour finir sur une note d'espoir, voici un petit mensonge qui en cachera bien d'autres :'' demain il fera jour'' et un avenir radicalement meilleur sera réservé à messieurs dames les religieux et les religieuses en Tunisie. A bon entendeur, merci.