En détention provisoire depuis le 16 septembre dernier, Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat de la sécurité républicaine (SSR) a fait l'objet hier d'un mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis. Il a été inculpé suite à une plainte pour diffamation déposée à son encontre par Sofiane Selliti, magistrat et ancien porte-parole du tribunal de première instance de Tunis. Rappelons que Walid Zarrouk a été depuis quelque temps l'objet de poursuites, que ce soit devant le tribunal de première instance de Bizerte où il a été condamné par contumace à un an de prison en mai 2015, ou devant le tribunal de première instance de Tunis, affaire dans laquelle il a été poursuivi pour menaces de mort, suite à la plainte du blogueur Maher Zid, et a été acquitté. Dans la présente affaire, Walid Zarrouk est poursuivi sur la base de déclarations postées sur son compte personnel Face Book, qui ont été considérées comme étant à caractère diffamatoire. Toutefois ce n'est pas sur la base d'un article du code pénal qu'il est inculpé, mais en vertu de l'article 89 du code de la communication, qui réprime les nuisances sur le réseau social. Qu'appelle-t-on nuisance cependant ? C'est un problème d'interprétation, mais a priori dans toute nuisance, il faut que le plaignant ait subi personnellement un préjudice. C'est ce qui doit être prouvé, devant le tribunal. Walid Zarrouk est entré en grève de la faim depuis sa détention. Son épouse, Inès Ben Othmane, cinéaste et syndicaliste à son tour, semble convaincue de la bonne foi de son mari et décidée à se battre : «Nous ne lâcherons pas, et nous révèlerons la vérité au peuple tunisien», a-t-elle déclaré.