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Juge-moi si tu peux !
Publié dans Business News le 06 - 10 - 2015

Une information qui aurait soulevé un grand tollé et généré un grand buzz, n'eurent été les deux autres faits saillant, à savoir la vidéo lancée par Moez Ben Gharbia et la démission – la première depuis la formation du gouvernement d'Habib Essid – est celle concernant les magistrats du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, ayant annoncé, le lundi 5 octobre 2015, leur refus de poursuivre leur travail, présentant une demande de dispense d'exercer au sein dudit pôle.

Motif officiel invoqué est la diffusion d'un débat télévisé sur la chaîne de télévision Al Wataniya 1, « Wa lakom sadid ennathar », vendredi 2 octobre 2015, contenant « des attaques médiatiques préméditées et récurrentes » envers les magistrats chargés des affaires de terrorisme, notamment », selon les propres termes utilisés dans le communiqué rendu public à l'issue d'une réunion tenue par les juges du Pôle.

Il faut dire que l'appareil judiciaire n'a jamais cessé de faire l'objet de critiques provenant de plusieurs parties aussi bien avant qu'après la révolution du 14 janvier 2011. En effet, accusés d'obéir aux directives et aux consignes du pouvoir exécutif sous le régime de Ben Ali, les magistrats ont continué à subir les foudres de trois principales parties, en l'occurrence, les avocats, les médias et, surtout les sécuritaires.

Les reproches adressés à ce corps représentant le troisième pouvoir, consistent, surtout, en la division des juges entre lobbies appartenant au monde de la politique, de la finance et de l'information.

Mais ce qui frappe le plus est cette tension continue régnant entre ce corps et l'appareil sécuritaire. D'un côté, certains parmi les juges sont accusés d'avoir des agendas d'où cette impression d'une sorte de laxisme chez les magistrats, notamment du côté du ministère public et des juges d'instruction, ces derniers, ayant des prérogatives tellement larges qu'ils sont en mesure de faire la pluie et le beau temps comme ils l'entendent, et ce sans préjuger du fait qu'ils le font à tort ou à raison, les accuse-t-on.

Les sécuritaires avancent que les présumés suspects et arrêtés par leurs soins, sont, souvent, relâchés, quelque temps après, par le ministère public ou le juge d'instruction. Mais ils sont accusés, dans d'autres cas, d'outrepasser leurs prérogatives pour des raisons qualifiées de politique politicienne.

Et bien entendu, on se rappelle du juge d'instruction, qui exerce encore, chargé de l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, pourtant faisant l'unanimité contre lui, notamment de la part du comité de défense du martyr, dans le sens où il n'a pas avancé d'un iota dans le traitement du dossier.

Il n'en demeure pas moins que le dysfonctionnement entre les mécanismes judiciaires et ceux sécuritaire est le problème qui entache le plus les rapports entre les deux parties.
D'ailleurs, le ministre de la Justice, Mohamed Saleh Ben Aïssa, en personne, a concédé un certain manque de coopération entre les autorités judiciaires et celles sécuritaires. M. Ben Aïssa, qui évoquait l'imbroglio autour de l'affaire de la cellule de Kairouan où sept individus ont été arrêtés puis relâchés, a insisté sur la nécessité d'une coopération étroite entre les deux départements de la Justice et de l'Intérieur. « Il faut que nous mettons la main dans la main », a-t-il déclaré, en substance.

Interrogé sur d'éventuelles pressions exercées sur les juges d'instruction, Mohamed Salah Ben Aïssa a dit ignorer de telles pratiques soulignant que les juges font leur travail en toute indépendance.

Et répondant aux déclrations de l'élue, Bochra Belhaj Hmida sur le danger que constituent certains juges sur la sécurité de la nation, le ministre a estimé qu'elles relèvent plus d'une peur ou d'une appréhension que de véritables suspicions. « S'il est établi que certains juges d'instruction représentent un danger pour le pays, ce serait dramatique », a-t-il, toutefois, reconnu.

Revenant sur l'affaire de la cellule de Kairouan, Ben Aïssa a précisé que les détenus concernés ont été arrêtés de nouveau en raison de nouveaux éléments graves à leur encontre et qu'ils ont été libérés, par la suite, par le juge d'instruction.

Pour le ministre, ceci démontre une problématique entre les deux institutions sécuritaire et judiciaire et un dysfonctionnement quant à la méthode de travailler. "La confiance mutuelle entre les deux parties est primordiale".

Autre cas de tension entre juges et sécuritaires est cet incident survenu, le 30 du mois d'août 2015 à Zaghouan lorsque le juge Ahmed Ben Rejeb a été agressé par un sécuritaire, sachant que, dans un communiqué, l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a dénoncé la campagne diffamatoire menée par certains syndicalistes sécuritaires pour camoufler l'affaire, en tentant de dissimuler les dépassements commis par les agents de la police judiciaire chargés du mandat de dépôt contre le sécuritaire.

On n'oublie pas, non plus, les procès intentés contre deux syndicalistes sécuritaires populaires et fort médiatisés, à savoir les Sahbi Jouini et Walid Zarrouk.
En effet, alors que M. Jouini est encore aux prises avec le Tribunal militaire de Tunis, Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat de la sécurité républicaine (SSR) fait l'objet d'un mandat de dépôt par le juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Tunis, sachant qu'il a été inculpé suite à une plainte pour diffamation déposée à son encontre par Sofiène Selliti, magistrat et ancien porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis.

A rappeler que Walid Zarrouk fait, depuis quelque temps, l'objet de poursuites, que ce soit devant le tribunal de première instance de Bizerte où il a été condamné par contumace à un an de prison en mai 2015, ou devant le tribunal de première instance de Tunis, affaire dans laquelle il a été poursuivi pour menaces de mort, suite à la plainte du blogueur Maher Zid, et a été acquitté.

Dans la présente affaire, Walid Zarrouk est poursuivi sur la base de déclarations postées sur son compte personnel Facebook, qui ont été considérées comme étant à caractère diffamatoire.

Autant dire que les relations, censées être étroites, entre juges et sécuritaires n'est pas au top. Loin s'en faut. Elles sont même imprégnées d'une méfiance réciproque, ce qui se répercute négativement sur les affaires des justiciables et reflète une image inquiétante des deux institutions clés de la société tunisienne que sont le corps de la magistrature et l'appareil sécuritaire. Jusqu'à quand ?


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