Nidaa Tounes continue de défrayer la chronique à cause des crises qui le secouent et qui n'en finissent pas. La semaine dernière, Hafedh Caïd Essesbi a ravivé les tensions en déclarant que le bureau politique du Nidaa a perdu sa validité et ses prérogatives depuis le mois de juin 2015. Une affirmation lourde de sens et qualifiée de grave de la part du camp adversaire qui en a profité pour mener des représailles. Ainsi, on a entendu le secrétaire-général du Nidaa, Mohsen Marzouk, assurer que le chef de l'Etat, Béji Caïd Essesbi, annoncerait une ‘surprise' au peuple au cours de la journée du mercredi. Il aura fallu attendre le soir du mercredi pour comprendre que la surprise en question n'est autre que la tenue d'une réunion au palais de Carthage entre le président de la République et les dirigeants de son ancien mouvement. Mohamed Ennaceur, Boujemaâ Rmili, Faouzi Elloumi, Hafedh Caïd Essesbi, Ridha Belhadj, Mohamed Fadhel Ben Omran, Taïeb Baccocuhe et Mohsen Marzouk se sont donc entretenus avec le fondateur de Nidaa Tounes afin d'essayer de trouver une issue à la crise du mouvement. Seulement voilà, cette réunion n'aurait pas été fructueuse selon les dires de Mustapha Ben Ahmed. Au lendemain de cette rencontre, les députés du Nidaa ont improvisé une réunion avec Mohamed Ennaceur, qui est, rappelons-le, le président par intérim du mouvement et le président de l'ARP. Dans ce sens, la députée Bochra Bel Hadj Hmida a indiqué que cette réunion, non officielle, a permis aux députés de discuter de la situation interne du mouvement et tenter des trouver des solutions. Mais il se trouve qu'au final, le bloc parlementaire du Nidaa a juste été très ambitieux. En effet, le dialogue semble être bloqué. Cependant, une source proche du Nidaa nous a indiqué que plusieurs autres rencontres auront lieu au cours de la semaine prochaine. Si les efforts se multiplient en ce moment pour relancer le débat au sein du Nidaa, c'est parce que la peur de voir le premier congrès national du mouvement échouer avant même sa tenue devient de plus en plus réelle. De plus, la semaine dernière a connu une accentuation des tiraillements ce qui aurait pu mener à un point de non-retour. Pour Beji Caïd Essesbi, et bien que son poste actuel ne lui permet nullement d'interférer avec des affaires partisanes internes, on a commencé à soupçonner sa prise de partie au profit du clan mené par son fils le jour où il a décidé d'accorder une interview exclusive à la chaîne télévisée ayant le plus contribué à la division du mouvement. Si certains restent optimistes quant à l'avenir du parti majoritaire du pays, d'autres affirment que Nidaa a été fondé autour de l'échec de la Troïka et que sans cela, le parti n'aurait plus aucun avenir. D'autres avancent encore que Nidaa la division en deux ou trois parties. Si cette dernière hypothèse - qui semble être assez fiable au vu des dernières évolutions - vient à se concrétiser, tout l'échiquier politique du pays serait recomposé.