Comme tout bon auteur dont l'œuvre comporte un écrit atypique qui jurerait presque avec le style de l'écrivain, un bon festival, qui adopte un genre de musique spécifique, introduit dans sa programmation un concert singulier qui apporte une touche colorée dans la série de représentations prévues. L'Octobre Musical s'inscrit dans cette lignée de festivals qui titillent la curiosité de ses fidèles et des mélomanes. Avec le concours de l'Ambassade du Portugal, l'Acropolium de Carthage a ouvert ses portes à l'atypisme de José Barros et de Miguel Tapadas. Deux artistes portugais qui ont fait voyager le public de l'Octobre Musical, le jeudi 15 octobre dernier, à travers le temps et l'espace. La destination était le Portugal dans tout ce qu'il a de beau : son chant et ses variations tonales que la voix de José Barros et les instruments de Miguel Tapadas ont mis à l'honneur, apportant cette couleur locale à laquelle l'oreille a prêté tous les égards... Ce fut d'abord la voix de José Barros qui a ouvert le concert. Un chant à capella où le timbre de voix a été très vite l'instrument qui incita au dépaysement. Rejoint quelques minutes plus tard par Miguel Tapadas au piano, le chanteur et son acolyte ont déroulé le parchemin des chansons traditionnelles. Tour à tour, la voix était accompagnée par le piano, la guitare, les percussions pour célébrer l'amour, la joie, la mélancolie et tant d'autres sentiments qui ont à la fois ému et égayé le public. Sur la scène ou au milieu des convives, José Barros a mis à l'honneur son Portugal natal, faisant revivre un répertoire riche qui a été fredonné par plusieurs compatriotes du chanteur. Le Portugal à l'honneur est le credo de José Barros qui, depuis les années 1980, ne cesse de promouvoir cette musique colorée. En trente ans, il a planté le décor sonore et le texte portugais sur les scènes des festivals du monde entier. Le jeudi 15 octobre, il était l'ambassadeur de la chanson portugaise à Carthage. Une chanson qui a épousé toutes les gammes musicales et les notes vives et douces, vivaces et calmes. Avec leurs tenues décontractées et leur simplicité, José Barros et Miguel Tapadas ont conquis les mélomanes dont les applaudissements ont décidé le duo à revenir sur scène après la fin du concert pour entonner, en rappel, un fado, musique typiquement portugaise dont la « saudade » (nostalgie) a envahi la salle. L'interprétation aussi sensible qu'émouvante laissait entrevoir le savoir faire des deux artistes, leur complicité, certes, mais surtout leur amour pour la patrie, sa culture et son histoire. Une histoire qu'ils ont célébrée avec la justesse et la sensibilité suscitant l'émotion d'un large public venu se délecter d'une musique authentique...