Hier matin, à l'heure du salut quotidien du drapeau, l'étendard palestinien a été hissé en même temps que celui tunisien dans bon nombre d'école, collèges et lycées de la Tunisie. Ce geste à portée symbolique a été initié en guise de soutien à la Palestine et à son brave peuple qui n'a cessé, depuis des années, de lutter et de se soulever pour sa patrie. A l'origine de cette initiative concrétisant les liens de fraternité et de solidarité entre les deux pays, le syndicat général de l'enseignement secondaire qui a appelé à généraliser cette action dans tous les établissements scolaires primaires et secondaires de la Tunisie. Ce qui fût fait. A cette occasion, le ministre de l'Education, Néji Jalloul, le Secrétaire général de l'UGTT Houcine Abbassi ainsi que le chargé d'affaires de l'ambassade de Palestine en Tunisie se sont rendus à l'école primaire Ali Douâji à la Marsa pour assister à la levée des deux drapeaux. Les trois hommes ont salué cette initiative qui participait, selon eux, à renforcer l'esprit collectif et solidaire des élèves tunisiens. Le ministre de l'Education a également ajouté qu'en plus d'être des lieux de savoir et d'étude, les établissements scolaires offraient également l'occasion aux élèves de mettre en pratique les valeurs de citoyenneté et de solidarité qu'ils y apprennent tout au long de leur cursus scolaire. Houcine Abassi a pour sa part critiqué le mutisme et la quasi-indifférence des pays arabes face à la crise palestinienne. Pour rappel, le conflit israélo-palestinien est monté d'un cran depuis septembre avec la recrudescence des actes de violence, des agressions, des confrontations entre lanceurs de pierre et forces armées, des arrestations et des représailles. Un regain de tension qui laisse présager, selon certains spécialistes, le probable éclatement d'une troisième Intifadha palestinienne. Si la levée du drapeau palestinien a été saluée par certains, d'autres se sont demandés en quoi ce geste pourrait servir la cause palestinienne. D'autres encore n'ont pas hésité à qualifier cette initiative de populisme vain, dénué de sens et n'ayant aucun impact concret sur l'avenir de la Palestine. Une accusation que réfutent de nombreux enseignants qui y voient au contraire une occasion propice pour évoquer, avec leurs élèves, la Palestine, les origines du conflit et le combat du peuple palestinien. Un débat loin d'être stérile qui donnerait à réfléchir aux élèves et leur permettrait de se poser des questions à ce sujet, même s'il ne pourra pas libérer cette nation meurtrie par tant d'années de violence ni mettre fin à l'injustice dont est victime son peuple.