Décidément le conflit de Nidaa Tounes, parti majoritaire au parlement a drôlement chamboulé l'échiquier politique avec des répercussions sur les institutions du pays, et une affectation de l'équilibre, notamment au sein de l'ARP. Abada Kéfi , le président de la Commission de législation générale est l'un des 31 députés qui ont présenté leur démission du groupe parlementaire de Nidaa Tounes. C'est ce qu'avait d'ailleurs indiqué le président de la commission en précisant que la démission des députés concernés, déposée lundi matin auprès du bureau d'ordre de l'ARP ne prenait effet qu'après 5 jours selon le règlement intérieur de l'assemblée. Les 31 députés peuvent revenir sur leur démission en cas de solution radicale du conflit de Nidaa Tounes. Par ailleurs, Bochra Belhaj Hmida, la présidente de la commission des droits et des libertés faisant partie des députés démissionnaires a déclaré qu'elle quitte définitivement ce poste. En tout état de cause, le député Khmais Ksila qui la remplace provisoirement, a déclaré hier qu'il est lui-même prêt à quitter ce poste si l'intérêt du parti l'exige. De même que Abada Kéfi, a été remplacé, par le député Chaker Ayadi. Ouns Hattab, députée du Nidaa, a déclaré hier aux médias que ces remplacements provisoires ont été décidés après accord des membres du bloc parlementaire du Nidaa, constitué par les non démissionnaires, et ce, pour la bonne marche des travaux de l'ARP, tout en tenant compte de la possibilité pour les démissionnaires de revenir sur leur décision. En tout état de cause, demain jeudi, c'est le dernier délai pour la présentation des candidatures au sein des commissions législatives et du bureau de l'Assemblée. Cependant les assesseurs du président de l'ARP, appartenant au groupe parlementaire du Nidaa ont été maintenus à la demande de Mohamed Ennaceur, pour des raisons professionnelles. Equilibre affecté La démission de 31 députés semble avoir provoqué un changement sur l'équilibre de la représentation au sein de l'ARP et sur la scène politique nationale. Ce dont Abada Kéfi ne semble pas être convaincu d'autant, arguant que la Constitution et le règlement intérieur de l'ARP disposent que le parti vainqueur des élections propose le nom du chef du gouvernement. « Le groupe parlementaire d'Ennahdha ne peut donc pas faire tomber le gouvernement ou proposer un nom pour la présidence du gouvernement, a-t-il précisé ajoutant que « la démission du groupe n'a pas d'impact sur le gouvernement Essid, dès lors que le groupe démissionnaire lui a affirmé son soutien ». Sur le plan pratique, il y aura quand même une légère perturbation, au sein des commissions, les députés désignés en remplacement des titulaires n'étant pas encore initiés, et étant encore dans l'expectative, étant pour le moment désigné provisoirement. C'est l'effet de la démission en bloc et son côté spectaculaire qui peut affecter la bonne marche des travaux de l'ARP. Cela sans compter la démission de Taoufik Ouali, qu'il a présentée à peine a-t-il été désigné à la commission financière, en remplacement de Hayet Kbaier Gouta, appelée à d'autres fonctions. Le gouvernement peut-il continuer à composer avec le groupe dans sa structure actuelle ? Selon le président démissionnaire de la commission de législation, cela est possible, à partir du moment où on ne peut pour le moment parler d'un autre parti vainqueur. Toutefois, on ne peut préjuger de ce que sera l'échiquier politique, dans quelque temps. Pour l'instant c'est l'expectative, que ce soit dans les rangs du Nidaa, ou du bloc parlementaire. La solution est de dépasser les intérêts partisans, et d'œuvrer à préserver l'intérêt général. L'un des députés désigné en remplacement d'un démissionnaire, a affirmé qu'il était prêt à céder sa place, si l'intérêt du parti l'exige. Soit, mais à condition que cela ne porte aucunement atteinte à l'intérêt général. C'est dans ce but que les élus ont été mandatés par le peuple, et ce sont justement les tensions internes pour des intérêts privés qui lui porte préjudice.