Comment on affûte une arme ? Comment on intègre l'idée que le métal puisse affleurer la chair, puis l'entamer, avant que la vie ne s'échappe, à flots, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde : tuer, dans l'idée de tuer ? Et comment s'en retourner par la suite, en s'arrangeant avec sa conscience, pour poursuivre tranquillement son chemin, avant de guetter une autre « proie », et refaire le même geste sans trembler, encore une fois, et jusqu'à ce que mort s'en suive, sans sourciller, tout en prétendant honorer un pacte avec « Allah » ? Comment ? Comment ne pas comprendre que Dieu n'y est pour rien dans cette affaire, et l'Islam non plus, qui s'en lave les mains, et qui a honte, que des monstres se revendiquent de sa paternité pour perpétrer des horreurs, qui dépassent l'entendement, en tuant de sang-froid des enfants ? Comme ce jeune berger de seize-ans, -Mabrouk Soltani- dont le seul tort aura été de mener ses bêtes, paître, du côté de Mont Mghilla, sans savoir qu'il allait rencontrer la mort sur son chemin, et qu'elle n'aura pas un beau visage ? Il faut être totalement dénué de toute humanité, pour ne pas ressentir un froid au cœur, devant l'horreur perpétrée par ces terroristes, qui cherchent à jeter l'effroi dans la population, pour que la population justement fasse allégeance. Mais allégeance à qui ? A quoi ? A une poignée de sanguinaires, sans foi ni loi, qui sèment la mort à tout vent et qui n'ont plus rien d'humain depuis qu'ils ont rejoints les rangs de Daech, et tous ces gens de charmante compagnie, des illuminés à la petite semaine, fous dangereux cependant, qui croient dresser les royaumes des cieux en nourrissant les feux de l'enfer, dans leur négation de tout ce qui fait l'humanité des Hommes, et donne sens à la vie ici-bas ? Un innocent a été sacrifié comme un agneau, sur l'autel d'une idéologie barbare, dont on ne peut que cracher le nom, le dégoût étant une fonction naturelle, qui fait office d'instinct de survie, face à tant d'horreurs accumulés. Car, comment accepter l'inacceptable ? Un enfant de Douar Slatnya est tombé entre les mains des véritables ennemis de la patrie. Il avait juste seize ans. Ce n'est pas juste, ils devront payer...