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Les erreurs fondatrices de notre identité
Publié dans Le Temps le 18 - 11 - 2015

Les Cananéens/Phéniciens sont venus pour le commerce (et non pas pour la conquête), ce qui a été le point de départ pour un nouvel édifice culturel sur la terre des Berbères. Cela a engendré, progressivement, la propagation de la langue cananéenne/phénicienne, parmi les tribus berbères, qui ont adopté cette langue, associée à la richesse, pour communiquer, non seulement avec les Phéniciens en buts d'échanges commerciaux, mais aussi entre eux. En effet, elle facilitait la communication entre des tribus aux langues différentes.
Il y a un phénomène d'appropriation par les berbères de ce nouvel appareil de dénotation. (Benveniste, E. P.L.G., Cérès Editions, 1995, t. II, p.96,97.). Mais les berbères n'ont pas négligé leurs langues et leur lexique. C'est ce qui a donné à la langue phénicienne un aspect particulier sur la terre des berbères. Cet aspect n'a cessé de se développer à travers le temps pour devenir un facteur d'unification linguistique non seulement entre les tribus berbères, mais aussi, ultérieurement, entre toutes les parties constituantes de l'espace carthaginois. La période qui s'étale entre la fondation du premier comptoir sur la terre berbère (Utique, 1101 av.j.c.) et la fondation de Carthage (814 av.j.c) était suffisante pour la propagation de la langue cananéenne. Après, elle a eu le temps de s'enraciner et devenir le moyen de communication entre tous les acteurs sociaux lors de la domination de Carthage, et ce dans tous les domaines : dans l'agriculture, dans le domaine marin, dans le commerce et dans l'industrie. Cette langue n'a cessé de se développer à travers le temps. Et plus elle se développe, plus elle s'éloigne de la langue cananéenne/ phénicienne que les Phéniciens avaient apporté avec eux. Elle s'est développée sans aucune rupture. Cela veut dire que la langue tunisienne moderne découle de la langue phénicienne d'un côté, et des langues berbères de l'autre. C'est la langue de Carthage qui a mis la première pierre dans l'édification d'une société unifiée.
En fait, non seulement elle a donné le moyen de communiquer entre toutes les composantes tribales et les nouveaux venus/installés, afin de faciliter l'échange des marchandises et les traités commerciaux, elle a pris sa place, peu à peu et d'une façon naturelle et spontanée, comme le moyen de la communication quotidienne. Après plusieurs siècles et plusieurs générations, cette langue a créé une appartenance linguistique et culturelle chez tous les usagers. Saint Augustin a confirmé cette appartenance au Vème siècle, c'est-à-dire après la destruction de Carthage Byrsa et ses banlieues de plusieurs siècles. Dans ses mémoires, Saint Augustin dit que lorsqu'on interroge les campagnards sur leur origine, ils répondent qu'ils sont des Cananéens et qu'ils parlent la langue punique, c'est-à-dire la langue de Carthage. Saint Augustin engageait des interprètes pour communiquer avec eux.
Mais il faut signaler que les tribus berbères ont conservé leurs propres langues durant une période qu'on ne peut pas déterminer, mais on pourrait s'en rendre compte du fait que quelques régions ont conservé leurs langues berbères. Cependant, la langue carthaginoise était tellement consacrée chez la plupart des Berbères à tel point qu'ils ont perdu l'usage de leurs propres langues. Ces derniers ont conservé beaucoup de mots berbères comme constituants essentiels de la langue de la grande Carthage, langue qui est composée essentiellement de mots phéniciens et berbères.
A côté de la langue, à laquelle nous reviendrons, les mythes, les croyances, les événements, et les histoires ont représenté les piliers de ce nouvel édifice culturel. Parmi les grands mythes nous trouvons celui d'Elyssa (nous ne voyons pas qu'il s'agit d'un mythe) qui raconte l'histoire de la fondation de Carthage, ou le mythe de Magon qui traversait le désert sans avoir besoin d'eau. Ce mythe symbolise la patience, l'endurance et la force des Carthaginois. Et parmi les histoires réelles, celle qui est la plus belle, la plus tragique, l'histoire de Sophonisbe, la très belle fille carthaginoise, qui a vécu une véritable tragédie, celle qui était déchirée entre l'amour et la guerre, entre son cœur et sa patrie Carthage. Pour ce qui est des grands événements, on trouve les guerres puniques et le périple d'Hannon.(......) Hannibal, quant à lui, demeure la plus grande figure représentative de Carthage. Selon quelques historiens, c'est le plus grand général de guerre dans l'histoire.
Les villes berbéro-phéniciennes, construites sur tout le littoral tunisien, et le produit entre les Phéniciens et les Berbères, par le commerce, le mariage, la gestion des affaires quotidiennes et les intérêts communs, tout cela a bel et bien incarné l'acculturation. Cela a conduit à créer une base solide pour un nouvel édifice civilisationnel berbéro-phénicien : la civilisation de Carthage. En fait, Carthage était le formateur et l'organisateur d'un espace géopolitique et démographique qui se définit comme la République de Carthage. La superficie de cet espace égalait la superficie de la république de Tunisie actuelle. Nous pouvons affirmer, preuves à l'appui, que tout ce qui était advenu dans les siècles suivants, était un ajout, enrichissant sans doute, à la base première. Nous disons enrichissant parce que nous pensons fermement que cette base solide berbéro-phénicienne n'a pas été changée en profondeur. Rappelons que les Phéniciens sont les seuls qui étaient venus en Tunisie sans porter les armes. Ils sont en cela foncièrement différents des Romains, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Espagnols, des Ottomans et des Français.
Ce que nous croyons c'est que cette approche succincte incitera beaucoup à réviser leurs idées et leurs convictions. Elle les invitera à approfondir les recherches dans les livres et les études afin de trouver des réponses à leurs questions.
Imed Ben Soltana


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