Du haut de ses 72 ans, Rchid Becher, ancienne gloire du football tunisien et de l'Association Sportive de la Marsa, après un court passage au Stade Tunisien, connu pour sa probité et sa grande culture sportive et intellectuelle. Il a joué avec d'autres gloires, comme Ferjani Derouiche, Hammadi Bouaziz, Tahar Aniba, le défunt Mouldi Ben Dady et la crème des joueurs Toto Klibi. Il se confie au Temps pour parler du présent et l'avenir de la Tunisie. Des perles de l'histoire pour mieux baliser l'avenir. Détails. «Le Temps» : Comment trouvez-vous la Tunisie, après des décennies d'indépendance ? Quelles signes positifs ? Rchid Becher :La mentalité a beaucoup changé à tous les niveaux et partout. C'est l'argent qui a tout transformé. Il est normal que des signes positifs existent. Il faudra attendre 15 ans pour que le changement effectif et salvateur s'achève et commence une nouvelle ère que les jeunes d'aujourd'hui, auront la charge de conduire. Toutefois, il n'y aura pas de dirigeant charismatique comme Bourguiba. Il nous faut des grands et honnêtes leaders qui ont le charisme qui, malheureusement, est inexistant aujourd'hui. Le drame est qu'on ne se rappelle du peuple que pendant les élections. Que doivent faire les héros des années 60 et 70, pour que le passage du témoin se fasse avec succès ? Il faut mettre dans tous les postes, des hommes bien formés, politiciens jusqu'à la moelle épinière et grands communicateurs. Le favoritisme doit faire partie du passé. Le népotisme n'est pas dans la nature du Bourguibiste authentique. L'âge d'or de la Tunisie a duré deux décennies, les années 60 et 70. Comment imaginez-vous la Tunisie, dans 3 à 4 ans ? Elle sera meilleure qu'aujourd'hui. Comment espérez-vous qu'elle soit d'ici 15 ans ? D'ici 15 ans, j'espère qu'elle sera plus démocratique et moins stressante...