Les touristes désertent Tabarka. Les hôtels, les restaurants et les commerces, tous encaissent cette baisse de fréquentation de plein fouet. Après un été mi-figue mi-raisin, on attendait enfin un rayon de soleil en arrière saison, mais la relance tant attendue n'est pas venue. « Les entrées dans cette belle station accusent, du 1er janvier au 10 novembre 2015, une baisse atteignant environ 118302 touristes, enregistrant une régression de 2510 touristes en comparaison avec la même période de l'année 2014. Les nuitées touristiques ont atteint 251964 contre 306849 en 2014, enregistrant une baisse de 18% », souligne Hichem Mahouachi, le commissaire régional du tourisme à Tabarka qui ajoute que le taux d'occupation des unités touristiques actives a enregistré une régression remarquable de 25% contre 30% pour la même période de l'année 2014. Les raisons, on les connait. Tout d'abord le pouvoir d'achat en berne des Européens qui ont freiné les départs en vacances ensuite la situation sécuritaire aussi bien au niveau local qu'international qui est considérée comme étant le principal facteur qui détermine la dynamique ou la stagnation du secteur touristique. 11 hôtels sont fermés sur un total de 36. Nous espérons qu'avec l'ouverture de Méhari le 11 décembre et de la Cigale en janvier 2016, soit 950 lits, la capacité hôtelière s'améliorera. Mais pour le moment, hôteliers, agents de voyages et restaurateurs font à nouveau grise mine. Du coup, la baisse est générale et Tabarka n'y échappe pas. C'est clair, on assiste à un changement de cycle. Trois familles sur quatre ont établi un budget vacances. Et les clients n'ont jamais fait autant la chasse aux bonnes affaires. Mais ceci n'a pas boosté les ventes. L'occupation reste basse. Les ventes de dernière minute et le tourisme local ont certes amélioré les recettes. Mais ce remplissage s'est focalisé sur des séjours trop courts portant notamment sur des week-ends et les vacances scolaires ». Côté aérien, a priori, les tour-opérateurs ne peuvent plus programmer Tabarka faute de disponibilité de sièges avions. Cette capacité aérienne réduite va freiner ces flux de touristes vers la région. Mais les tour-opérateurs sont décidés à programmer Tabarka. Ils n'attendent que la reprise des vols charters sur l'aéroport de Tabarka. Il faut dire que la conjoncture économique morose n'a pas aidé le secteur à retrouver sa vitesse de croisière. L'hiver ne s'annonce pas bon. La stabilité est primordiale pour la relance du secteur qui a besoin de se remettre en question avec une nouvelle stratégie et un nouveau mode d'action » Côté promotion, à part les éductours et les visites des médias, Tabarka sera dotée d'un site virtuel. Un nouvel outil pour promouvoir le tourisme dans la région. Cette visite virtuelle permettra ainsi une réelle interaction entre l'internaute et le lieu visité. Il ne s'agit pas de vidéos que l'on doit regarder du début à la fin mais c'est l'internaute qui se dirige par simple click au gré de ses envies. Le « Green Hill Resort : un projet écotouristique toujours bloqué ! A Beni Mtir jaillit la source thermale la plus chaude de Tunisie (73°C). Les sources d'eau chaude et le paysage boisé et magique de la Kroumirie, dans le Nord-Ouest tunisien, sont propices au développement de l'écotourisme, fondé sur le tourisme culturel et le thermalisme. Le projet du complexe hôtelier « Green Hill Resort », fondé sur les cinq éléments : la terre, l'eau, le feu, l'air et le métal, s'inscrit dans une meilleure maîtrise de la consommation énergétique. Il répond également aux objectifs de diversification touristique et de désenclavement régionale. Le concepteur et propriétaire a développé, une architecture bioclimatique (orientation, condensation de l'habitat, ombrage, isolation), l'usage de la géothermie (pompes à chaleur) et l'exploitation de l'énergie solaire (électricité, climatisation). « Green Hill Resort » rassemble un hôtel, des restaurants, un centre de physiothérapie et un centre d'esthétique ; des unités thermales approvisionnées en eau du « Hammam Salhine ». Mais ce grand projet qui a nécessité une enveloppe de 10 millions de dinars est actuellement bloqué faute de moyens financiers. Il reste 3 millions de dinars pour finaliser cette réalisation qui donnera un nouveau souffle à la région Un label pour Tabarka On construit des hôtels à Tabarka mais on oublie de les animer. Les problèmes d'animation sont toujours les mêmes depuis la nuit des temps. Pour les hôteliers, l'animation signifie la plage, les parties de beach volley, le parachute ascensionnel, le jet ski et les parties de disco le soir. La plupart recrutent des animateurs dépourvus de qualification. Ils font beaucoup de tapage et rien d'autres si bien que certains dérangent et font fuir le client qui préfère rester dans sa chambre. Il est vrai que certains hôteliers ne font rien pour animer leurs unités. Ils n'ont pas une culture d'animation. N'est pas animateur qui veut ?Et comme l'a précisé Ahmed Bettaieb, agent de voyage, "L'animation est devenue un produit incontournable, au même titre que le restaurant ou la chambre. Les touristes sont les premiers à exiger ce service lors de leurs déplacements. Les professionnels ont pris conscience de l'importance de cette niche marketing. Ce n'est pas un effet de mode. Et là il faut créer des événements. Pourquoi pas des festivals ou des spectacles de rue à Tabarka? Cette région doit se doter d'une identité, de label. Cela ne pourra se faire que si les hôteliers sont solidaires et pensent à l'intérêt de leur station et son devenir. Côté culturel, il faut accorder un grand intérêt à ce créneau. Il faudrait multiplier les manifestations culturelles et faire de cette station un pôle culturel international à l'image de la côte d'Azur .Ceux qui se sont investis jusque-là dans la station ne seraient aux yeux de certains que des amoureux fous de Tabarka. Il n'a y a pas de baguette magique pour relancer cette station. Il faut positiver en transformant ces doléances en des recommandations. La cité du corail recèle de nombreuses pistes de diversification ne demandant qu'un peu de volonté pour être convenablement exploitées. Son devenir passe par un bon partenariat entre les professionnels. La station ne pourra pas se prendre en charge uniquement par les professionnels. Le concours de l'administration est souhaitable voire indispensable pour le financement des grands projets. De nos jours, il faut s'adapter ou disparaître. Il n'y a pas mille chemins pour restructurer la station sur des bases solides.