Vendredi 04 décembre, le Club « Idhafet » a poursuivi ses activités culturelles en rendant un vibrant hommage à l'éminent professeur Noureddine Kharroubi, musicien et homme de culture, ayant contribué pendant un demi-siècle à la promotion de la musique dans la région de Ben Arous et à la formation de chanteurs et de musiciens qui se sont distingués dans le domaine musical en Tunisie. Cette rencontre a réuni de nombreux amis du Club, d'anciens élèves de M. Kharroubi, ainsi que des écrivains et des poètes de la région ayant connu de loin ou de près l'homme depuis plusieurs années. Les assistants ont évoqué des souvenirs avec lui et l'ont comblé de témoignages d'admiration et de reconnaissance pour les efforts qu'il a consentis dans la formation d'au moins trois générations d'élèves au cours de sa carrière qui a débuté dans les années soixante. La séance a démarré avec une communication présentée par Jalal El Mokh, écrivain et président de l'Union des Ecrivains Tunisiens (section de Ben Arous) qui a parlé des prouesses accomplies par M. Kharroubi tout au long de sa carrière, en tant que professeur de musique et en tant qu'initiateur de plusieurs clubs de musique et fondateur du Conservatoire de musique à Hammam-Lif dont il fut directeur durant plusieurs années et qui sera plus tard l'Institut Régional de Musique de Ben Arous. Jalal El Mokh a d'abord souligné l'importance culturelle et l'influence bienfaisante de la ville d'Hammam-Lif d'où sont issus les plus grands artistes de Tunisie, comme les hommes de théâtre Ali Ben Ayed, Mouna Noureddine, Abdelmagid Lakhal, les cinéastes Férid Boughdir et Selma Baccar, le grand chanteur Sadok Thraya et le monologuiste Mohamed Mourali ... Né à Tunis, en 1937, M. Kharroubi s'est passionné dès sa première enfance à la musique. Il rejoignit dès lors la Rachidia qui connaissait son âge d'or à l'époque où il a acquis une bonne formation en musique et chants sous les auspices d'éminents musiciens qui marquaient leur époque, comme Khémaïs Tarnène et Mohamed Triki , Habib Amri... Il apprit à jouer du violoncelle, son instrument préféré. Plus tard, il poursuivit ses études musicales à l'Institut National de Musique, Rue Zarkoun, et obtint aussitôt son diplôme en musique, ce qui lui permit d'intégrer l'enseignement en tant que professeur de musique dans les lycées secondaires. Durant plus de trente ans d'enseignement, il fut connu par des milliers d'élèves qui ont apprécié sa méthode de travail, sa compétence, son humanité et sa jovialité et ont gardé de lui de beaux souvenirs, selon le témoignage d'un assistant, l'un de ses anciens élèves. Outre ce métier, M. Kharroubi s'intéressa à la vie culturelle à Hammam-Lif et décida de fonder des clubs de musique ayant pour tâche d'apprendre la musique gratuitement aux jeunes d'Hammam-Lif, animé par sa passion de la musique et son amour pour cette ville et ses habitants où les clubs culturels manquaient à l'époque « Plusieurs musiciens, compositeurs, chanteurs devenus célèbres en Tunisie, a indiqué Jalal El Mokh, ont suivi leur apprentissage musical chez M. Kharroubi, que ce soit au sein des clubs qu'il avait formés ou dans le conservatoire d'Hammam-Lif qu'il avait fondé. Pour ne citer que quelques exemples, le composteur Abdelkarim Shabou qui a marqué la chanson tunisienne des années 80, le chanteur Thameur Abdeljaoued, connu aussi bien en Tunisie que dans le monde arabe... » Noureddine Kharroubi a le mérite de pourvoir, grâce à son conservatoire, le Festival International de Boukornine en nouveaux talents musicaux parmi les jeunes de la région qui assuraient pendant plusieurs années la soirée d'ouverture de ce Festival. De même, il fut l'un des membres du jury du Festival de la chanson tunisienne, devenu plus tard les Journées Musicales de Carthage. « Quant à l'homme, conclut Jalal El Mokh, il a toujours été calme, doux et gai, aimable, serviable et d'esprit ouvert avec ses élèves et ses amis. Dans sa carrière musicale, il a servi de pont entre l'ancienne et la nouvelle génération des musiciens tunisiens, car il a côtoyé les grands ténors de la musique classique et les nouveaux chanteurs de la chanson moderne. Ainsi, il fut témoin des grandes étapes par lesquelles avait passé la chanson tunisienne. »